Dans un contexte marqué par une chute des valorisations depuis un an, de nombreuses start-up se mettent en quête d’alternatives aux augmentations de capital. C’est dans ce cadre qu’émergent des offres de financements en dette, dits « venture loans ».
Après avoir enregistré une activité très soutenue entre 2020 et 2022, avec des levées cumulées de l’ordre de quelque 30 milliards d’euros, le marché français du capital-risque connaît un net ralentissement. Selon le baromètre trimestriel que vient de publier EY, seulement 1,96 milliard d’euros ont en effet été amassés par des start-up hexagonales entre janvier et mars, un montant en recul de 59 % en valeur. Si l’abondance de liquidités collectées par ces dernières peut en partie expliquer cette baisse, elle résulte avant tout, d’après les spécialistes du secteur, de la dégradation des conditions des levées observées depuis un an. Face à la hausse brutale des taux d’intérêt et à des perspectives macroéconomiques moins porteuses, les investisseurs en capital-risque sont, il faut dire, devenus plus sélectifs et, surtout, plus exigeants. Avec comme corollaire une correction des valorisations le plus souvent comprise entre 30 et 50 % depuis un an.
Un produit né aux Etats-Unis
Face à cette situation qui tend à compliquer l’organisation de nouveaux tours de table, de nombreuses start-up ont récemment mis en œuvre des plans de réductions des coûts afin de ralentir leur consommation de trésorerie. Et pour celles qui continuent néanmoins d’afficher des besoins de liquidités, plusieurs solutions de financement alternatives aux augmentations de capital rencontrent depuis quelques mois un intérêt croissant. Aux côtés des prêts-relais (bridges) d’actionnaires existants et des avances en compte courant fournies par des associés, c’est le cas, tout particulièrement, du « venture loan ».