(AOF) - LVMH (-3,68% à 602,40 euros) a affiché la plus forte baisse du CAC 40 au lendemain de la publication d’un chiffre d'affaires décevant au troisième trimestre. Le numéro un mondial du luxe a entrainé dans son sillage les autres valeurs du secteur : Kering, Hermès, L'Oréal et Richemont. Sur ce trimestre, les ventes ressortent à 19,08 milliards d'euros en repli de 3% en organique contre 19,89 milliards d'euros et +0,2% attendus. Il y a un à la même période, elles s'élevaient à 20 milliards d'euros.
"Au troisième trimestre, la légère décroissance des ventes est liée pour l'essentiel à une croissance moindre observée au Japon, essentiellement à cause de la hausse du yen", a expliqué le propriétaire de la marque Louis Vuitton.
Entre juillet et septembre, Invest Securities précise que "la décroissance organique de -3% au niveau groupe se décompose en -7% pour Vins & Spiritueux (contre -1,6% attendu), +3% pour Parfums & Cosmétiques (contre +4,4% attendu), -4% pour Montres & Joaillerie (contre -3,8% attendu) +2% pour la Distribution Sélective (contre +3,4% attendu) et -5% pour Mode & Maroquinerie (contre+0,6% attendu).
Stifel souligne que la contreperformance de cette dernière division, qui représente près de 75% du résultat opérationnel courant de LVMH, est la mauvaise surprise majeure de cette publication. Pour l'analyste, le principal facteur expliquant cette performance décevante "a été une détérioration séquentielle substantielle pour le "cluster" chinois : baisse de 4-6% des revenus au troisième trimestre contre une croissance de 7-9% au second trimestre".
De son côté, UBS explique la contre-performance de LVMH par "le ralentissement séquentiel dû à une forte décélération des ventes aux consommateurs chinois mais aussi à un certain ralentissement de tous les autres groupes de consommateurs".
Neutre sur LVMH en réduisant son objectif de cours de 660 à 629 euros, UBS estime que cette publication "devrait refroidir l'enthousiasme récent du marché à l'égard d'une reprise potentielle en Chine, en raison de l'importance de la faiblesse généralisée de la demande de produits de luxe dans le reste du monde".
Cette publication confirme "le contexte sectoriel difficile de ces derniers mois, avec un ralentissement du 'cluster' chinois, passant d'une croissance de 7%-9% au premier semestre à une contraction de 4%-6% au troisième trimestre", a réagi Jefferies. Le broker reste à Conserver sur le titre LVMH et a abaissé son objectif de cours de 600 à 560 euros. Il juge peu probable que les récentes annonces de mesures de relance en Chine aient inversé la tendance.
"Au cours des 20 dernières années, nous avons obtenu la même réponse du directeur financier Jean-Jacques Guiony : la visibilité est aussi bonne que les ventes d'hier et le groupe adapte sa base de coûts à l'environnement actuel de la demande afin d'atténuer l'impact sur les marges", rapporte Stifel à propos des perspectives.
"Le consensus anticipe pour 2024 une croissance organique de 2,5% incluant une hausse de 2,5% au quatrième trimestre 2024 qui devra être révisée à la baisse, à minima pour intégrer la contreperformance au troisième trimestre", souligne Invest Securities. Stifel anticipe une baisse de 4-6% du consensus de bénéfices pour LVMH pour les exercices 2024-2025.