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Philippe Guillemot, DG Vallourec : "Nous ne sommes pas concernés par les taxes sur les produits"

Publié le 20 novembre 2024 à 10h10

  AOF

(AOF) - Vendredi dernier, Vallourec a publié ses résultats du troisième trimestre. L'entreprise métallurgique a enregistré un "huitième trimestre consécutif de désendettement qui s'est conclu par la sortie du plan de sauvegarde mis en place en 2021". Au 30 septembre 2024, la dette nette s'élève maintenant à 240 millions d'euros, en baisse significative par rapport à 570 millions d'euros au 31 décembre 2023. Pour AOF, son directeur général Philippe Guillemot s'est exprimé notamment sur ce désendettement.

L'actualité au mois de novembre a été marquée par l'élection de Donald Trump qui envisage de mettre en place une hausse des droits de douane. Quel serait l'impact de ces mesures du président élu pour l'activité de Vallourec (métallurgie, énergie).

Philippe Guillemot : Nous produisons ce que nous vendons aux États-Unis. Nous sommes américains en Amérique ! Nous ne sommes donc pas concernés par les taxes sur les produits importés. Au contraire, cela nous positionne idéalement sur le marché domestique du pétrole aux États-Unis. Plus nos clients produisent aux USA, et plus nous aurons de tubes premium à fournir.

Justement, pouvez-vous faire un point sur votre activité aux Etats-Unis ?

PG : Les Etats-Unis est le premier marché de Vallourec. Depuis janvier sur son segment tubes, Vallourec a enregistré 1,16 milliard d'euros de chiffre d'affaires en Amérique du Nord. Après plusieurs trimestres marqués par une dynamique de marché défavorable, le marché des tubes OCTG aux Etats-Unis s'est récemment amélioré. La demande de nos principaux clients y est en progression notable et témoigne d'une normalisation des niveaux de stocks dans l'ensemble de l'industrie américaine. Du côté de l'offre, les importations de tubes OCTG ont diminué au cours des derniers mois, tandis que les récentes actions contre des pratiques commerciales déloyales visant à préserver une juste concurrence aux Etats-Unis devraient soutenir les fournisseurs nationaux tels que Vallourec.

Vallourec a réduit sa dette nette pour le huitième trimestre consécutif, qui s'est conclu par la sortie du plan de sauvegarde mis en place en 2021. Quelle stratégie/quels moyens ont été mise en place pour réussir progressivement cette sortie ?

PG : Quand je suis arrivé à la tête de Vallourec il y a deux ans et demi, le groupe était au bord de la faillite. Nous avons mis en œuvre le plan New Vallourec avec une feuille de route claire : construire un groupe rentable quelles que soient les conditions de marché et assurer son avenir dans plusieurs dizaines d'années en le diversifiant. Pour cela, nous avons simplifié notre organisation pour la rendre plus performante et plus agile, et adapté notre empreinte industrielle pour la rapprocher de nos marchés principaux : l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud et le Moyen Orient.

Nous avons également modifié notre politique commerciale en mettant en place une stratégie de value over volume. Nous nous concentrons désormais sur les marchés qui valorisent notre technologie et notre savoir-faire unique.

Un exemple récent illustre notre stratégie et la poursuite du plan New Vallourec : l'acquisition de Thermotite do Brasil pour 17,5 millions de dollars, notre première acquisition depuis 2016. Elle va permettre à Vallourec de poursuivre sa stratégie de montée en gamme pour fournir des solutions d'isolation thermique haut de gamme pour les projets offshores parmi les plus exigeants.

Au cours des neuf premiers mois de 2024, Vallourec a enregistré un chiffre d'affaires de 2,97 milliards d'euros, en baisse de 23% par rapport sur un an (- 21% à taux de change constants). Comment Vallourec compte inverser la tendance d'ici la fin de l'année 2024 et pour 2025 ?

PG : Les résultats du troisième trimestre sont en ligne avec les prévisions. Pour l'exercice 2024, nous réitérons notre perspective annuelle d'un résultat brut d'exploitation compris entre 800 et 850 millions d'euros. La baisse des revenus du groupe reflète un effet volume de - 20% qui s'explique notamment par la fermeture des activités de laminage en Allemagne dans le cadre de la mise en œuvre du plan New Vallourec et par la baisse des livraisons de tubes pour le segment Pétrole et Gaz en Amérique du Nord.

Cependant, nos résultats témoignent de la transformation du groupe, puisque dans des conditions de marché qui sont différentes de l'année dernière, en particulier aux Etats-Unis, nous sommes capables de générer un pourcentage de marge significativement élevé par rapport aux résultats historiques du groupe et comparable à celui de l'année dernière, y compris en résultat net.

En Bourse, depuis le 1er janvier, le cours du titre de Vallourec gagne presque que 18%. Comment expliquer que l'action progresse depuis plus de 10 mois ?

PG : Ce n'est pas mon rôle de commenter le cours de bourse, mais des éléments tangibles ont pu y contribuer. Il faut rappeler que l'an dernier, Vallourec a réalisé ses meilleurs résultats depuis 15 ans. Nous avons massivement désendetté le groupe sur 8 trimestres consécutifs et nous aurons le plaisir d'annoncer, lors de la communication des résultats annuels 2024, une proposition de dividendes à soumettre au vote de l'assemblée générale annuelle 2025. Nous tenons nos objectifs, y compris lorsque que les conditions de marché sont moins favorables. Enfin, nous préparons aussi le futur en investissant dans le développement de solutions new énergies, pour accompagner la transition énergétique de nos clients.

Propos recueillis par Richard Sengmany

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