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Innovation & transformation

Art et technologies digitales : un nouveau segment de marché

Publié le 10 mars 2023 à 11h00

Dauphine    Temps de lecture 7 minutes

Le développement des technologies numériques modifie profondément la manière de produire des images. C’est le cas avec l’apparition des non-fungible tokens (NFT), des données numériques représentant un objet, réel ou numérique (image, vidéo, etc.), et possédées par des propriétaires identifiés. L’engouement pour ces NFT a tout l’air d’une mode susceptible de passer aussi vite qu’elle est apparue… Mais il y a fort à parier, en réalité, qu’ils vont bientôt constituer l’un des nombreux sous-marchés du marché de l’art avec sa demande spécifique, son offre adaptée et ses mécanismes de prix associés.

Par Amélie de Bryas, codirectrice de l’Institut de gestion du patrimoine à Dauphine, docteur en droit, et Frédéric Gonand, codirecteur de l’Institut de gestion du patrimoine à Dauphine, professeur en économie

L’art et l’innovation font bon ménage depuis toujours. Le passage de la peinture a tempera à la peinture à l’huile au XVe siècle a ouvert de nouvelles possibilités de jeux avec la lumière. L’imprimerie et les techniques de reproduction graphique ont favorisé la diffusion à grande échelle d’images dans l’Italie du XVIe siècle. L’invention des couleurs artificielles grâce à la chimie au début du XIXe siècle a permis aux peintres de travailler dans la nature et non plus dans leurs ateliers. De façon plus générale, l’innovation est le fruit d’une ouverture d’esprit qui accepte et accueille le changement et l’impermanence des situations. Au cours des dernières années, la digital economy a gagné le marché de l’art et désormais, des biens artistiques – réels ou virtuels – peuvent être échangés sur des plateformes virtuelles, ou grâce à la blockchain, contre des crypto-actifs. S’agit-il d’une évolution de fond du marché de l’art ou d’un énième phénomène de mode sur le marché qui restera durablement sous la forme d’un nouveau segment de marché avec ses caractéristiques propres ? Il semble que l’hypothèse du nouveau segment tienne la route, d’autant qu’il pourrait être l’étendard des Millénials qui cherchent à rompre avec les pratiques artistiques des boomers.

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