De nombreuses fintechs peinent à lever des fonds et voient leur modèle économique remis en cause sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt. Alors que beaucoup se voient contraintes se fondre dans des grands groupes bancaires, Alma, qui entend rester indépendante, résiste, grâce à son avance technologique et un mode de financement original dans le monde du crédit à très court terme.
La messe semblait dite : avec la hausse des taux d’intérêt, les fintechs indépendantes, non adossées à des banques, voyaient leur avenir fortement compromis, encore plus quand elles jouaient un rôle de financement, notamment dans le BNPL (buy now pay later, paiement en trois ou quatre fois en magasin, financé par une banque ou une fintech). Ne disposant pas de ressources gratuites, comme les banques qui bénéficient des dépôts de leurs clients en compte courant, elles ont dû affronter la hausse du coût de leur propre financement. De quoi alimenter le discours des banques, depuis plusieurs mois, sur la fin prochaine de ces fintechs étranglées par la hausse des taux.
Qu’en est-il réellement ? « Les fintechs souffrent beaucoup, depuis la hausse des taux » souligne Franck Oniga, directeur général de Sofinco, filiale du groupe Crédit Agricole. Cela a été le cas à deux niveaux. D’une part, elles ont beaucoup plus de mal à lever des capitaux, toujours nécessaires alors qu’elles n’ont pas atteint la rentabilité. Leur solvabilité est donc en question. D’autre part, il a toujours été plus complexe pour elles d’accéder à la liquidité contrairement aux établissements spécialisés adossés aux groupes bancaires qui disposent de la signature et de l’accès à la liquidité de leurs actionnaires. Quand les taux montent, la liquidité est mécaniquement plus chère pour tous mais particulièrement pour les fintechs et cela obère d’autant l’atteinte de leur point mort ». Voilà pourquoi les fondateurs de...