Un an et demi après l’explosion de la bulle des cryptodevises, le marché cryptomonétaire est en voie d’assainissement sous l’impulsion des investisseurs institutionnels et de certaines avancées technologiques. Le phénomène est susceptible d’être amplifié par l’arrivée prochaine du libra, monnaie numérique lancée par Facebook et 27 autres partenaires.
En juin dernier, l’annonce du lancement prochain par Facebook et 27 partenaires du libra, devise numérique utilisable comme moyen de paiement instantané, a fait l’effet d’une bombe. Soutenu, entre autres, par plusieurs géants des télécoms (Iliad, Vodafone), des paiements (PayPal, Mastercard, Visa) et du e-commerce (eBay), adossé à des monnaies conventionnelles fortes, le libra a tout pour devenir la première cryptodevise déployée à très grande échelle, et accélérer, ainsi, le basculement du marché cryptomonétaire dans une nouvelle ère : celle de l’institutionnalisation et de la diffusion de masse.
Dès janvier, d’autres initiatives émanant d’acteurs de l’économie traditionnelle avaient emprunté cette voie. Alors que le chairman et CEO de la banque américaine JPMorgan Chase, Jamie Dimon, avait qualifié le bitcoin d’«escroquerie» à l’automne 2017, l’établissement a réalisé une volte-face spectaculaire cet hiver en annonçant la mise en service, d’ici la fin de l’année, de son propre cryptoactif : le JPM Coin. Un jeton numérique adossé au dollar et émis sur une blockchain privée, censé lui permettre de matérialiser instantanément des transferts de fonds entre certaines de ses filiales pour le compte de clients institutionnels et privés triés sur le volet. Société Générale, de son côté, a réalisé en avril l’une des premières émissions obligataires «tokenisée», c’est-à-dire matérialisée par des cryptoactifs sur une blockchain.
Des investisseurs institutionnels qui prennent la main
Si le marché des cryptomonnaies devient si attractif pour...