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Interview

Lionel Fontagné, professeur à l’Ecole d’économie de Paris et conseiller scientifique au CEPII : « En 2050, l’économie européenne représenterait la moitié de celle de la Chine »

Publié le 17 décembre 2021 à 9h49

Ivan Best    Temps de lecture 8 minutes

Le CEPII a développé un modèle permettant d’établir une projection de l’économie mondiale a l’horizon 2050. La hiérarchie des principaux pays serait bouleversée par la montée en puissance de la Chine et l’arrivée de pays comme le Nigéria parmi les 10 premières économies mondiales. Leur forte croissance donnerait lieu à un doublement de la consommation d’énergie dans le monde, difficilement compatible avec l’objectif de neutralité carbone.

Vous avez développé un modèle de prospective permettant d’imaginer quel serait le panorama de l’économie mondiale en 2050. Sur quelle base a-t-il été construit ?

Il ne s’agit pas, effectivement, d’une prévision, mais d’une projection économique. Les relations entre grandeurs macroéconomiques de ce modèle sont estimées sur les 25 dernières années. Au cœur du modèle, l’évolution des différents facteurs de production : le capital, le travail (c’est-à-dire l’évolution de la population active) et l’énergie. Le progrès technique joue ici un rôle central, qu’il s’agisse de la productivité (appelée techniquement productivité globale des facteurs) ou de l’efficience énergétique, c’est-à-dire la capacité à produire un euro (ou un dollar) de PIB avec une quantité d’énergie donnée.

Le progrès technique sera en fait le principal moteur de la croissance, dans le monde, d’ici 2050, notamment dans les pays en développement. L’évolution de la productivité dans ces pays au PIB par habitant relativement faible dépend notamment de la vitesse de leur rattrapage des cinq économies leaders dans le monde. Ces cinq pays les plus avancés en termes de productivité représentent ce qu’on appelle la « frontière technologique », soit le groupe comprenant l’Australie, le Danemark, l’Irlande, la Suisse et bien sûr les Etats-Unis sur la période la plus récente. Le rythme de ce rattrapage dépend notamment des progrès dans le niveau d’éducation et de la distance séparant les pays en rattrapage de cette frontière : logiquement, plus une économie s’en trouve éloignée, plus ses investissements lui permettent d’avancer rapidement vers cette frontière.

Quels sont les principaux résultats de cette modélisation ?

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