La BCE ralentit le rythme de hausse des taux, ce qui laisse penser que le resserrement monétaire touche à sa fin. Mais sa présidente Christine Lagarde souligne aussi la persistance de l’inflation, donnant à penser que plusieurs hausses des taux restent à venir.
Si, en période d’incertitude macroéconomique, le message des banquiers centraux peut apparaître souvent ambigu, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, l’a été plus que jamais, après l’annonce le 4 mai d’une nouvelle hausse des taux. Après avoir relevé de 50 points de base (0,5 point) l’ensemble de ses taux directeurs en mars, la Banque centrale européenne a procédé à une hausse plus limitée de 25 points de base, ce qui a pu être interprété comme un signal de modération dans le cycle de resserrement monétaire. Mais Christine Lagarde a immédiatement précisé que, contrairement à la Fed, qui a annoncé une « pause » dans la hausse des taux, la BCE ne s’arrêterait pas là. « Nous ne faisons pas de pause, c’est tout à fait clair », a-t-elle affirmé. Car si les conditions financières (taux d’intérêt, possibilité d’obtenir un prêt) se durcissent pour les entreprises comme pour les ménages en zone euro, montrant que « les précédentes hausses de taux directeurs se transmettent dans l’économie », comme l’a souligné Christine Lagarde, l’inflation ne montre pas de signe de faiblesse. « Les perspectives d’inflation restent trop élevées pour trop longtemps », a affirmé la présidente de la BCE.
Deux interprétations possibles
Dès lors, le discours de la Banque centrale européenne peut être interprété de deux manières, s’agissant de la politique monétaire à venir, au cours des prochains mois. Les optimistes veulent croire que la hausse des taux touche à sa fin. Ils retiennent surtout la première partie de l’analyse de...