Pour limiter l’impact de la crise sanitaire, tous les grands pays européens ont massivement investi dans des plans de soutien à leur économie depuis 18 mois. Alors que la France s’apprête, le 30 septembre prochain, à aborder une nouvelle phase dite « de transition », ses voisins allemands et britanniques, non moins généreux au plus fort de la crise, ont choisi d’opter pour d’autres stratégies de sortie de crise.
«Le “quoi qu’il en coûte”, c’est fini », a prévenu le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, lors de la Rencontre des entrepreneurs de France organisée par le Medef, le 25 août dernier. Il faut dire que la France s’est montrée très généreuse avec ses entreprises. Depuis le début de la pandémie, en mars 2020, le soutien à l’économie française est estimé à 230 milliards d’euros pour les seules mesures d’urgence (sans compter le plan de relance de 100 milliards d’euros), selon un rapport du comité de suivi et d’évaluation des mesures de crise piloté par France Stratégie et publié le 27 juillet dernier. Concrètement 69 milliards d’euros de subventions, dont 34 milliards d’euros pour le fonds de solidarité, et 161 milliards d’euros de prêts, avec 140 milliards d’euros de PGE, ont été distribués. Un effort colossal pour l’Etat et souvent bien supérieur à celui engagé par certains de ses voisins européens en termes de volume même si en pourcentage de PIB, l’Italie et le Royaume-Uni ont fait mieux. L’Allemagne arrive quant à elle, au sein des principales économies européennes, en cinquième position avec 140 milliards d’euros versés. Des dépenses hétérogènes selon les grands pays européens, qui expliquent que ces derniers n’adoptent pas tous la même stratégie de sortie de crise.
Des instruments relais au cas par cas côté français
En France, d’abord, conscient qu’il y a urgence à endiguer l’hémorragie de la dette publique, estimée aujourd’hui à environ 118 % de son PIB, le gouvernement a décidé de mettre...