En 2023 et début 2024, les levées de fonds dans les actifs réels au niveau mondial ont été aussi faibles que lors de la dernière grande crise financière. Les transactions sont aussi en forte régression. En cause : un ajustement des valorisations qui, après s’être fait attendre, bloque maintenant les transactions. Les spécialistes comptent sur la baisse des taux d’intérêt au deuxième semestre pour relancer ce marché dont le potentiel est toujours aussi élevé.
- Les levées de fonds dans tous les segments affichent des baisses à deux chiffres en 2023.
- Les délais s’allongent aussi pour boucler des levées de fonds en 2024.
- Un redémarrage est attendu, en lien avec les baisses de taux d’intérêt.
- Les transactions se concentrent sur les segments à forte valeur ajoutée et la thématique des énergies renouvelables.
2023 aura été une année difficile pour les actifs privés (dette privée, capital-investissement, infrastructure, immobilier). « Les levées de fonds au niveau mondial ont régressé de 22 % pour atteindre 1 000 milliards d’euros, soit le niveau le plus faible depuis 2009 », déplore Jean-Christel Trabarel, président de Jasmin Capital. Tous les segments sont concernés par cette baisse. « Au niveau mondial, nous enregistrons une régression de levées de fonds dans le capital-investissement de l’ordre de 15 % par rapport à l’année précédente, elle est de 13 % dans la dette privée et de 53 % dans les infrastructures, 2022 ayant été une année exceptionnelle », détaille Jean-Christel Trabarel. Dans l’immobilier, les experts évoquent de leur côté un quasi-arrêt des transactions (Immobilier de bureaux : un marché à l’arrêt). « La situation est telle que certains acteurs ont renoncé à lever des fonds et ont rendu les capitaux aux investisseurs avant de déployer », relate Thomas Legendre Kaloustian, investment manager chez Cedrus Partners. Dans le détail, certains segments ont été encore plus impactés. « Les levées de fonds dans le venture capital ont diminué de 53 % en 2023 par rapport à 2022, selon les données de Preqin », poursuit Thomas Legendre Kaloustian. Selon les zones géographiques, les chiffres peuvent aussi légèrement varier du fait de spécificités locales. « La diminution des levées de fonds est rela...