Après le climat, les gérants s’emparent de l’enjeu de la perte de biodiversité et créent des fonds d’actions cotées ciblés sur ce sujet. Une tâche compliquée par l’étroitesse de l’univers d’investissement et par le manque de données quantitatives. Les approches s’avèrent donc souvent moins puristes que pour d’autres thématiques.
La sonnette d’alarme est régulièrement tirée par les scientifiques et les ONG environnementales : la perte de biodiversité est massive sur la planète. Très récemment, ce sont WWF et la Société zoologique de Londres qui ont calculé que l’abondance moyenne des animaux sauvages avait régressé de 69 % entre 1970 et 2018. Un message de plus en plus entendu dans les sphères financières. Outre le grave enjeu environnemental, cette perte de biodiversité devrait en effet aussi avoir un impact sur l’activité économique, comme l’a rappelé le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans un discours à la banque centrale des Pays-Bas fin septembre : « Selon des estimations, plus de la moitié du PIB mondial, soit 44 000 milliards de dollars de valeur économique créée, dépend des services écosystémiques de manière modérée ou élevée. » Services qui tendent à disparaître au fur et à mesure que la biodiversité s’érode.
Des fonds ouverts et des ETF
Depuis plusieurs mois, certains gérants d’actifs creusent le sujet, comme ils l’ont fait par le passé pour le changement climatique. Des travaux qui commencent à déboucher sur la création de nouvelles stratégies d’investissement ciblant cette problématique. Si elles ont d’abord vu le jour dans l’univers non coté (lire encadré), ces approches thématiques gagnent aussi le segment des actions cotées. Axa IM, BNP Paribas Asset Management, Swiss Life AM, UBP AM ou encore La Financière de l’Echiquier ont lancé des fonds ouverts ciblant explicitement la biodiversité, rejoints ces jours-ci par Robeco. Des ETF existent également, certains passifs, comme ceux d’HSBC AM ou de BNPP AM, et d’autres actifs, dans le cas d’Axa IM et d’Ossiam.