Renforcement des obligations sur les fonds monétaires, contrôle accru du risque de liquidité et du levier : la législation sur les fonds pourrait être affermie afin de répondre aux dysfonctionnements enregistrés lors de la crise sanitaire. De nouvelles contraintes contestées par les gérants. En parallèle, quelques-uns d’entre eux devront appliquer le nouveau cadre prudentiel spécifique aux entreprises d’investissement.

A la lumière de chaque crise majeure sur les marchés financiers, la problématique du risque systémique revient dans le débat public et suscite de nouveaux l’intérêt du régulateur. Et 2020 avec sa crise sanitaire couplée à une crise financière n’a pas échappé pas à cette règle, même si les marchés financiers n’ont été affectés que sur une courte durée. Plusieurs travaux ont ainsi été engagés par les régulateurs en Europe et au niveau mondial, dont certains portent spécifiquement sur la gestion d’actifs. L’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) a ainsi lancé fin mars 2021 un projet de réforme visant à renforcer la résistance aux chocs des fonds monétaires. Au printemps 2020, les trésoriers avaient en effet été confrontés à une quasi-fermeture des marchés monétaires. Les entreprises comme les institutionnels se sont alors retrouvés dans l’incapacité de refinancer leurs tombées (titres arrivant à échéance) et ne parvenaient plus à émettre.
Un cadre réglementaire déjà adapté
Les fonds monétaires ont ainsi enregistré des sorties massives de capitaux, les investisseurs ayant besoin de récupérer leurs liquidités. Le phénomène n’a cependant été que transitoire. « Les besoins de liquidité liés à la crise sanitaire et financière cumulés aux décaissements trimestriels ont entraîné des sorties importantes de capitaux dans les fonds monétaires, rappelle Adina Gurau Audibert, directrice des gestions d’actifs de l’Association française de la gestion financière (AFG). Cependant, la confiance est revenue relativement...