Pourquoi investir dans ce fonds ?
Lancé en 2020, EdR Fund Human Capital repose sur le constat qu’il existe une corrélation entre la pratique sociale et RH d’une entreprise et sa performance opérationnelle. « Les entreprises qui investissent dans leur capital humain enclenchent un cercle vertueux, qui bénéficie à leur performance financière. En investissant sur ce profil de société, il est possible de générer de l’alpha », explique Aymeric Gastaldi, gérant du fonds.
Cette performance s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs. D’une part, le marché de l’emploi a connu un retournement majeur depuis 2021, mettant en position de force les employés et non plus les employeurs. « Nous sommes tombés dans une phase longue de réduction de la force de travail mondiale, liée au vieillissement de la population et à la réduction de la population active chinoise. A cela s’ajoute l’accélération de l’obsolescence du capital humain, mis en difficulté par la rapidité des innovations technologiques. » Résultat, les entreprises ont du mal à attirer puis retenir les talents, et plus encore ceux qui disposent de compétences recherchées. Celles qui y parviennent profitent alors d’un avantage concurrentiel, d’une meilleure stabilité et d’une capacité à mieux utiliser les nouveaux outils technologiques.
Pour investir sur le capital humain, l’équipe de gestion a choisi deux axes qui se traduisent par deux poches de portefeuille. L’une est dédiée aux entreprises affichant les meilleures performances en termes de qualité de leur capital humain. L’autre est consacrée aux sociétés qui protègent et soutiennent ce capital humain, par exemple grâce à des dispositifs de sécurité ou de protection sociale. « Grâce à ces deux axes d’investissement, nous avons un impact social positif. Le profil ESG de notre fonds est fort et nous sommes labellisés ISR. »
Le processus de gestion
L’un des grands enjeux de ce fonds est de déterminer la qualité du capital humain des entreprises. Les gérants ont pour univers de départ les actions internationales, auquel ils appliquent un premier filtre ESG. Puis ils appliquent les filtres thématiques liés au capital humain et aboutissent à un univers qui comprend actuellement environ 300 valeurs, 200 sur la première poche et une centaine sur la seconde. Le travail d’analyse financière guide ensuite le stock-picking, pour aboutir à un portefeuille relativement concentré, autour d’une cinquantaine de valeurs. « Avec notre recherche constante, notre univers a vocation à s’élargir, car nous menons une veille active pour déterminer les sociétés ayant les meilleures pratiques RH. Beaucoup ne communiquent pas encore suffisamment sur ce sujet, il est donc important de dialoguer avec les sociétés », constate Aymeric Gastaldi.
Comment les gérants sont-ils capables de juger de la qualité de la pratique RH et sociale d’une société ? « Nous faisons une due diligence du capital humain. Pour cela, il est capital de conjuguer une approche quantitative et qualitative et de croiser des données de nature différente », répond Aymeric Gastaldi. L’équipe de gestion se penche donc sur les rapports annuels et RSE ainsi que sur des indicateurs chiffrés, tels que le taux de rotation des employés, la répartition hommes-femmes aux différents échelons de l’entreprise, la politique et structure de rémunération, la qualité de l’emploi, c’est-à-dire le type de contrats, ainsi que la formation proposée au cours de la carrière. A cela sont ajoutées des données qualitatives, fondées sur des entretiens avec d’anciens employés, les enquêtes telles que « Great place to work » et les avis donnés sur le site Glassdoor, à condition qu’ils dépassent le nombre de 2 000. Le fonds ayant vocation à investir à l’échelle mondiale, les gérants tiennent compte des différences culturelles, notamment entre les pays occidentaux et émergents. L’analyse est donc contextualisée en fonction des pratiques locales, même s’il n’est pas question de limiter les exigences, ou de relâcher l’attention une fois les valeurs en portefeuille.
« Il est vrai qu’une culture RH est en général un élément stable dans une entreprise, néanmoins nous veillons à ce que celle-ci ne se dégrade pas au sein des valeurs détenues en portefeuille », confie le gérant. Un changement dans le management, une acquisition de grande taille, une controverse sociale constituent autant de signaux d’alarme, sans oublier une attention constante à la qualité financière de chaque société.
La société de gestion
Edmond de Rothschild Asset Management est un acteur européen de la gestion d’actifs qui s’illustre par son approche d’investissement fondée sur des convictions fortes. Il s’appuie sur des segments d’expertise reconnus, comme la gestion actions, le fixed income, l’allocation d’actifs, l’overlay ou les actifs réels. Edmond de Rothschild Asset Management totalise 84 milliards d’euros d’encours sous gestion au 31 décembre 2022 et près de 700 collaborateurs, dont plus de 350 professionnels de l’investissement.
Les convictions du gérant
Aymeric Gastaldi est le gérant principal de EdR Fund Human Capital. Il a rejoint Edmond de Rothschild en 2019 en tant qu’analyste senior actions. Auparavant, il a passé plus de dix ans chez Morgan Stanley, à Londres, puis à Paris, en tant que vice-président. Il détient un master en management de l’Edhec Business School. A ses côtés pour gérer le fonds EdR Fund Human Capital, Jean-Philippe Desmartin, cogérant et également directeur de l’investissement responsable, Patricia Urbano, gérante analyste notamment spécialisée sur les marchés émergents ainsi qu’Elise de Coligny, analyste, qui mène la due diligence sur le capital humain.
Investir sur la qualité du capital humain conduit-il à avoir des biais géographiques dans le portefeuille ?
Il est vrai qu’un des éléments principaux est l’accès à la donnée et la qualité de cette donnée. Toutes les entreprises ne démontrent pas le même degré de transparence en matière de politique RH. Nous sommes surpondérés sur les valeurs canadiennes - bien plus que sur les valeurs américaines - car elles produisent beaucoup plus de données sur ces sujets. Nous avons également un biais européen, créé par notre proximité avec les sociétés et la qualité du dialogue que nous pouvons nouer avec elles. L’Amérique du Nord représente près de 60 % du fonds. Stride, par exemple, est américain, tout comme Elevance. Le premier est l’équivalent du CNED, il donne des cours à distance et son marché est important aux Etats-Unis, car il s’adresse aux enfants des nombreux travailleurs saisonniers, aux familles qui ont choisi de s’éloigner des villes depuis que le télétravail le permet et aux enfants hospitalisés. Elevance, de son côté, distribue des couvertures d’assurance santé aux travailleurs. Autre exemple, Quess, une société indienne. Cette agence d’intérim fait passer les travailleurs de l’économie informelle à l’économie formelle et a donc un impact social fort.
Privilégiez-vous certains secteurs d’activité ?
Nous accordons une grande importance à la formation des employés. Accenture, par exemple, consacre 2 % par an de son chiffre d’affaires à ce poste. Plus généralement, le portefeuille est actuellement surpondéré sur les secteurs des logiciels et de la santé. Je parle bien des logiciels et non pas du secteur de la tech dans son ensemble. L’une des raisons pour lesquelles nous favorisons la santé et les logiciels est qu’il s’agit de sociétés très transparentes, qui publient de nombreuses données sociales et RH et qui cherchent à mettre en avant leurs bonnes pratiques. Notre stratégie n’est pas de choisir les meilleurs élèves en gestion du capital humain de tous les secteurs. Nous restons ainsi à l’écart de secteurs dont les pratiques sociales peuvent être contestées, ou du moins qui ne sont pas en ligne avec notre approche.
Comment a été accueilli ce fonds lancé en 2020 ?
Il intéresse beaucoup les investisseurs, notamment institutionnels, et nous avons déjà collecté 150 millions d’euros. Depuis deux ans, l’intérêt des investisseurs et de la société dans son ensemble s’est renforcé pour les thématiques sociales. Nous connaissons un réel momentum en faveur de cette thématique d’investissement et je suis convaincu qu’elle est là pour durer. C’est en effet ce que démontrent les changements structurels qui sont en train de s’opérer sur le marché du travail, à l’échelle mondiale. Les entreprises qui investissent sur leur capital humain auront un réel avantage concurrentiel, sans compter leur impact social positif.
PROPRIÉTÉS DU FONDS
Code ISIN : LU2221885473
Forme juridique : Compartiment de la SICAV de droit luxembourgeois Edmond de Rothschild Fund
Société de gestion : Edmond de Rothschild Asset Management (Luxembourg)
Gérant : Aymeric Gastaldi
Indicateur de référence : MSCI All Countries World (dividendes Nets Réinvestis) (EUR)
Date de lancement : 06/11/2020
Encours sous gestion (au 11/05/2023) : 150 millions d’euros
Règlement SFDR
Article 8
Investisseurs
Profil investisseur : Particuliers, entreprises et institutionnels
Durée de placement recommandée : supérieure à 5 ans
Frais
Frais de gestion : 0,75% TTC max
Frais de souscription : néant
Commission de surperformance : 15% de la surperformance au-dessus de l’indice de référence
Frais de rachat : Néant
Risques
6 sur une échelle de 1 à 7 (échelle de risque selon DICI – Document d’information clé pour l’investisseur)
Risque de perte en capital
Risque de gestion discrétionnaire
Risque actions
Risque lié aux petites et moyennes capitalisations
Risque de change
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