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Engagement actionnarial : la gestion d’actifs en quête de preuves

Publié le 25 septembre 2024 à 9h54

Séverine Leboucher    Temps de lecture 14 minutes

Dialoguer avec les entreprises pour les faire évoluer sur le plan extra-financier est devenu une pratique incontournable pour tout investisseur qui se veut responsable. Mais après quelques années de montée en puissance, l’heure semble venue de mesurer l’efficacité du dispositif. Une gageure.

A retenir

– Jusqu’à présent, la démarche d’engagement actionnarial des sociétés de gestion était jaugée à l’aune des moyens qui lui étaient dédiés (taille des équipes, nombre d’interactions, etc.).

– Désormais, il faut pouvoir montrer, si possible de manière quantitative et systématique, les résultats obtenus, ce qui s’avère complexe pour une activité où le sur-mesure est privilégié.

C’est un coup de projecteur loin d’être anodin. Le Forum de l’investissement responsable (FIR) a cette année choisi comme thème pour la Semaine de la finance responsable – dont il organise la 25e édition du 25 septembre au 5 octobre – un outil des gérants d’actifs méconnu des épargnants mais devenu, au fil des ans, central dans le dispositif de la finance durable : l’engagement actionnarial. Le principe derrière ce néologisme tout droit venu de l’anglais est simple : on reste au capital des « mauvais élèves » sur le plan extra-financier et l’on dialogue avec eux pour les inciter à mettre fin à leurs pratiques non durables. Ce serait, selon les gérants qui le pratiquent, la manière la plus efficace d’accompagner la transition de l’économie. Meilleure, notamment, que la cession de leurs participations dans des entreprises controversées à d’autres investisseurs moins vertueux qui, eux, ne remettraient pas en question ces pratiques. Mais pour s’assurer que cette théorie ne devienne pas un alibi à l’inaction et se transforme en « greenwashing », encore faut-il pouvoir prouver que ces efforts portent leurs fruits. « Lorsque l’engagement actionnarial est apparu, il y a une dizaine d’années, dire qu’on le pratiquait suffisait à ce que notre démarche soit perçue positivement, se souvient Michael Herskovich, global head of stewardship chez BNP Paribas Asset Management. Aujourd’hui, il s’agit de montrer que notre action change les pratiques des entreprises. » Un exercice nettement plus compliqué.

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