Entre la mise en œuvre du nouveau référentiel du label ISR français et l’introduction de règles sur le nom des fonds au niveau européen, les gérants d’actifs doivent repenser leur offre de fonds estampillés durables. Un exercice d’équilibriste, entre impératif commercial et contraintes de gestion, qui va se poursuivre avec la révision à venir du règlement SFDR.
Points-clés
- Le comité du label ISR s’attend à ce que 25 à 30 % des fonds aujourd’hui labellisés perdent le précieux sésame.
- Les gérants et l’AMF demandent à l’ESMA des précisions quant à la mise en œuvre de ses orientations sur le nom des fonds.
- Les propositions de la Commission européenne sur la révision de SFDR ne devraient pas être présentées avant la fin du premier semestre 2025.
Le compte à rebours est lancé. Au 1er janvier, les fonds qui bénéficiaient jusqu’ici du label ISR mais qui ne sont pas en mesure de respecter son nouveau cahier des charges publié en avril dernier devront officiellement l’abandonner. Exclusion du secteur des énergies fossiles, rehaussement du niveau de sélectivité des titres au sein de l’univers d’investissement, renforcement des politiques d’engagement et de vote… les critères pour obtenir ce tampon très prisé des investisseurs institutionnels de taille moyenne et des réseaux de distribution ont été significativement durcis à la faveur de cette refonte. L’objectif est de redonner au label d’Etat la crédibilité qu’il avait – de l’aveu même de l’Inspection générale des finances – perdue.
Le recul des labellisations opportunistes
Et il semblerait que les gérants d’actifs aient répondu présents. « Même s’il est difficile de donner un chiffre exact avant le 31 décembre car il reste des audits à mener, nous estimons que le taux de délabellisation devrait être compris entre 25 et 30 % », évalue-t-on du côté du comité du label ISR. Un chiffre certes non négligeable mais qui ne traduit pas non plus un effondrement du dispositif. C’est plutôt une démarche de rationalisation qui semble avoir prévalu. « Nous avons délabellisé quatre des sept fonds qui disposaient du label car le bénéfice commercial n’était pas suffisant, ces fonds ayant de petits encours », témoigne Nathaële Rebondy, responsable durabilité Europe chez Schroders. Les démarches opportunistes que le référentiel...