Le rapprochement auquel travaillent Peugeot et Fiat-Chrysler est tout particulièrement scruté par les gérants sous un angle extra-financier. C’est en effet la première fusion majeure initiée sur la base de considérations environnementales.
A peine sur la table, l’accord autour de la méga-fusion entre le groupe Peugeot (PSA) et Fiat-Chrysler (FCA) est déjà perçu par le marché comme une opération majeure, à même de transformer l’industrie automobile sous un angle financier, l’ensemble devant former le quatrième constructeur au monde avec 150 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Mais les gérants l’étudient aussi de près sous un angle extra-financier. «C’est probablement la première fusion engendrée par des contraintes environnementales, souligne Christophe Hautin, gérant actions Europe dans l’équipe “conviction” d’AllianzGI. FCA est assez en retard en ce qui concerne les émissions moyennes de CO2 de sa gamme. Le groupe italien n’était qu’à la dixième place des constructeurs les moins émetteurs en 2018, contre une place de cinquième pour PSA qui a déjà entamé les investissements nécessaires. Le nouveau groupe devrait bénéficier de cette avance.»
Le retard de Fiat-Chrysler
L’enjeu est d’importance : les constructeurs ont un an pour se conformer aux nouvelles exigences européennes en la matière, sous peine d’amendes massives. Des exigences fixées en fonction du poids des véhicules.

«La marche est plus haute pour FCA dont la flotte ne devra, en moyenne, pas dépasser 92 g de CO2/km alors qu’elle est aujourd’hui à 125, contre un objectif de 93 g pour PSA qui est aujourd’hui 114 et qui contrairement à FCA, a beaucoup investi dans le renouvellement et l’électrification de sa gamme, précise Paul Merle, gérant-analyste ISR chez La Banque Postale...