L’impact investing prend une place croissante dans les portefeuilles des investisseurs institutionnels et des gérants. Si certains considèrent toujours que le champ de l’impact investing doit être circonscrit aux actifs non cotés, les gérants comme les fournisseurs de données tentent d’appliquer cette notion aux titres cotés. Ils s’appuient de plus en plus souvent sur les objectifs du développement durable (ODD) définis par les Nations unies. Il n’en demeure pas moins que les gérants peinent souvent à prouver l’impact de leur gestion qui reste diffus dans le monde des actifs cotés. Pour autant, les méthodologies s’affinent et des éléments de preuve – reposant souvent sur des exemples – émergent.
- Que représente l’impact investing dans vos investissements et/ou vos activités ?
- La plupart des fonds à impact sont-ils généralement de petite taille ?
- Quelles sont les mesures actuellement proposées pour démontrer que les fonds ont un impact ?
- Quel pourrait être le rôle du régulateur pour aider les gérants comme les investisseurs à définir des normes ?
- Est-ce qu’il existe un consensus à propos des ODD sur lequel les normes pourraient s’appuyer ?
- Les gérants sont-ils en mesure de faire référence à l’ensemble des ODD ?
- Le concept d’impact peut-il être appliqué à toutes les classes d’actifs ?
- Est-ce qu’il existe des méthodes alternatives pour essayer d’associer investissement et impact ?
- Pour conclure, dans quelles directions les fonds à impact vont-ils évoluer ?
Que représente l’impact investing dans vos investissements et/ou vos activités ?
Nicolas Bénéton, CFA, spécialiste de l’investissement responsable, groupe Robeco : Au sein de Robeco, nous disposons de cinq fonds que nous qualifions de «fonds d’impact». Le plus ancien a été lancé en 2015, il porte sur la thématique de l’égalité entre hommes et femmes au sein des entreprises. A l’époque, lorsque nous avons lancé ce fonds, les principaux fonds d’impact investing existant sur le marché de la gestion d’actifs étaient dédiés à la thématique du «low carbon». Nous souhaitions ainsi nous distinguer et nous avons choisi de développer une thématique au carrefour de la gouvernance et du social. Il s’agit d’un véritable succès car ce fonds, labellisé ISR, dispose maintenant d’une centaine de millions d’euros d’encours sous gestion.
Notre stratégie en matière d’impact investing s’est accélérée à partir de fin 2017 lorsque nous nous sommes emparés des objectifs pour le développement durable (ODD) définis par les Nations unies. Nous avons lancé une stratégie «global equities» calquée sur les ODD qui fait maintenant 50 millions d’euros. Il était primordial pour nous de lancer un fonds rapidement puisque nous voulions en priorité montrer à nos clients ce que nous étions capables de faire en matière de gestion en nous appuyant sur les ODD. Nous avons décliné cette stratégie dans trois fonds obligataires car là encore nous souhaitions montrer de façon concrète la transcription des ODD dans la gestion obligataire qui représente une part prépondérante des allocations d’actifs....