De plus en plus d’investisseurs institutionnels s’interrogent sur la manière d’évaluer l’impact généré par leurs placements sur la société et l’environnement. Un concept simple à comprendre mais difficile à mesurer précisément. Parti du capital-investissement, il est aujourd’hui étendu à l’univers des actifs cotés, moyennant des adaptations.
Investir pour obtenir un rendement financier suffit de moins en moins aux investisseurs institutionnels. Depuis plusieurs mois – voire années, pour certains –, assureurs, institutions de protection sociale ou encore caisses de retraite réfléchissent à la manière dont leurs placements peuvent générer, en plus d’une performance monétaire, un impact social ou environnemental mesurable. Cette dernière notion recouvre une réalité très hétérogène : elle va de la création d’emplois, en particulier parmi les populations fragiles, à la production d’énergie verte et au développement de services de santé, en passant par la participation à la lutte contre la pauvreté dans le monde émergent et la mise en place de filières de recyclage. Autant de préoccupations qui relèvent traditionnellement des actions de philanthropie de ces acteurs mais dont s’emparent de plus en plus leurs équipes de gestion d’actifs.
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«L’activité des grands institutionnels, qu’il s’agisse des assureurs ou des caisses de retraite, est naturellement liée aux enjeux sociétaux : santé et bien-être, sécurité, prévention des catastrophes naturelles… Ils ont donc très tôt vu la nécessité et l’opportunité de se positionner sur ces sujets, à travers leur politique de responsabilité sociétale (RSE), souligne Sophie Faujour, représentante pour la France du réseau européen spécialisé dans l’impact investing, l’EVPA (European Venture Philanthropy Association). Aujourd’hui, ils cherchent à rendre plus cohérent l’ensemble de leur stratégie, en alignant leur gestion d’actifs sur ces mêmes engagements sociétaux.»