Bien que le nombre d’investisseurs institutionnels en France se soit réduit, leur gestion financière continue d’être marquée par une grande hétérogénéité. Ce constat devrait s’accentuer à l’avenir en matière d’allocation d’actifs, compte tenu des différentes stratégies d’investissement mises en œuvre pour faire face à la baisse des taux.
- Une forte concentration
- Un nouveau contexte réglementaire
- Une révision de l’allocation stratégique
- Une recherche de rendement
- Une difficile classification des investisseurs institutionnels
- Fondations et fonds de dotation : une gestion assez libre des placements
- Mutuelles : une concentration du secteur toujours en marche
- Groupe de protection sociale : une famille qui se structure
- Entreprises : Des taux problématiques pour les placements de trésorerie
- Les institutionnels publics : des acteurs avec des encours et des allocations très divergentes
- Compagnies d’assurances : Une diversification accrue de l'allocation d’actifs
- Caisses de retraite : une gestion couplant horizon long et décaissements à court terme
Depuis le début de l’année, Réunica et Via Santé ont rejoint le giron d’AG2R-La Mondiale, la MGEN et Harmonie Mutuelle ont entamé leur rapprochement, Malakoff Médéric a successivement signé une union avec la Mutuelle Générale et un partenariat avec la Banque Postale tandis qu’Apicil a officialisé la reprise des activités de Skandia… Comme l’illustrent ces différents exemples, le paysage des investisseurs institutionnels français a connu quelques évolutions majeures en 2015. «Plusieurs acteurs se sont rapprochés récemment, mais ce n’est que la concrétisation de mouvements initiés il y a déjà plusieurs années», remarque Patrice Billaut, délégué général au sein de l’Association française des investisseurs institutionnels (Af2i).
Une forte concentration
La tendance à la concentration des investisseurs a en effet commencé bien en amont. «A mes débuts, il y a trente-cinq ans, il y avait environ 300 institutions régies par le code des assurances et même 30 000 mutuelles régies par le code de la mutualité, se souvient André Renaudin, directeur général d’AG2R La Mondiale et président de la Roam (Réunion des organismes d’assurance mutuelle).Depuis, leur nombre a largement diminué car le marché s’est considérablement concentré surtout dans les sociétés d’assurances qui ont donné naissance à des rapprochements d’envergure avec la création, par exemple, du groupe Covéa au début des années 2000.» D’autres grands acteurs ont progressivement vu le jour avec par exemple les créations emblématiques d’Humanis ou encore de Klésia en 2012.