Il a encore été difficile, l’année dernière, de collecter sur le sujet de la biodiversité, relégué au second plan par les enjeux macroéconomiques et géopolitiques. Les gérants veulent croire que l’amélioration continue de la qualité des données permettra de convaincre davantage. Les fonds biodiversité pourraient aussi profiter du nouvel attrait pour les valeurs européennes et industrielles.
Comme en témoignent les enquêtes Af2i, la biodiversité semble désormais bien installée dans les préoccupations des investisseurs institutionnels : chaque année, ces derniers sont plus nombreux à souhaiter y investir (33 % en 2024, une part en doublement par rapport à 2020). Pourtant, cet intérêt n'est pas encore perceptible dans les chiffres.
Des sujets relégués au second plan
Les thématiques privilégiées en matière d’investissement durable restent encore, en effet, et de loin, celles liées à l’environnement, avec en tête « l’objectif 2 degrés » et le financement de la transition énergétique, une priorité pour 70 % des investisseurs institutionnels. Cet écart se retrouve dans le paysage de la gestion d’actifs : si plus de 1 000 fonds sur le climat sont recensés par Morningstar en Europe, une vingtaine d’entre eux seulement sont consacrés à la biodiversité, totalisant 1,5 milliard d’euros d’encours, quand les actifs sous gestion (AUM) des premiers se comptent en plusieurs dizaines de milliards. De plus, leur collecte nette n’a atteint que 4,5 millions d’euros en 2024. « Un chiffre très faible comparé aux deux années précédentes puisque sur trois ans, le total des capitaux qui se sont portés sur cette thématique s’élève à 1,1 milliard », souligne Hortense Bioy, responsable de la recherche sur l’investissement durable chez Morningstar Sustainalytics. Si les décisions de la Cop 15 de Montréal fin 2022 avaient conduit à une accélération de la c...