Alors que les données carbone disponibles vont significativement se renforcer avec la publication des premiers rapports CSRD des entreprises, l’Institut de la finance durable a élaboré un guide pour fournir aux investisseurs qui les analyseront un langage commun.
« Transition ». Le mot est sur toutes les lèvres dans l’écosystème de la finance durable, mais personne ne lui donne la même définition. Une vraie tour de Babel qui entrave la bascule vers une économie bas-carbone. Tel est le diagnostic qui a conduit l’Institut de la finance durable (IFD), la branche de Paris Europlace dédiée aux enjeux de durabilité, à élaborer un guide pour analyser la performance des entreprises en matière de transition carbone. « Aujourd’hui, chaque société de gestion a son propre guide d’analyse, qu’elle a construit elle-même, a souligné, lors de la présentation des travaux, Philippe Setbon, président de l’AFG qui a piloté la rédaction du rapport pour l’IFD. Or tant que l’on disperse les hypothèses de départ et les clés de lecture, il est peu probable que, à l’arrivée, on aboutisse au mouvement de fond nécessaire pour mobiliser les capitaux. »
Ainsi, pour les promoteurs de ce guide de Place, l’enjeu n’est pas tant de savoir si les données seront disponibles – elles le seront de plus en plus avec l’entrée en vigueur de la CSRD – mais comment les analyser de manière crédible. Pour Yves Perrier, président de l’IFD, il s’agit de reproduire le mouvement de standardisation qu’a connu l’analyse financière au début des années 1980, autour de concepts communs incarnés par de multiples indicateurs (dette sur ebitda, flux de trésorerie disponibles…). « Sur la question de l’analyse de la performance environnementale, on en est au début : ce rapport vise à être l’équivalent du Vernimmen pour l’analyse extra-financière », résume l’ancien président d’Amundi, auteur d’un rapport sur la finance durable en 2022.