Si les investisseurs institutionnels plébiscitent encore largement la gestion active, ils n’hésitent désormais plus à la mettre en balance dans leur portefeuille au profit de la gestion passive. Ils le font aujourd’hui surtout pour leurs placements en actions, faute souvent d’indices adaptés pour le reste de leur gestion.
Difficile aujourd’hui de décider qui est le grand gagnant dans le match opposant la gestion active à la gestion passive. Certes, à première vue, cette dernière a connu un essor spectaculaire ces dernières années. En seulement cinq ans, son poids a ainsi quasiment doublé au niveau international. «Avec une progression annuelle moyenne de 5,9 % en cinq ans, les encours de la gestion passive ont crû deux fois plus vite que ceux de la gestion active et dépassent désormais 5 600 milliards de dollars», détaille Pierre Wendling, consultant senior de l’activité investissement chez Willis Towers Watson France. Selon la dernière enquête de ce cabinet portant sur les 500 plus grands gestionnaires mondiaux dont les encours cumulés représentent plus de 81 000 milliards de dollars, la part des fonds gérés passivement est ainsi passée de 16,5 % en 2012 à 21,6 % en 2016 ! Cette tendance est également visible en France. D’après Euronext, le CAC 40 est désormais détenu à 6,5 % par des gérants passifs, contre 3,5 % en 2012. Les deux premiers gestionnaires mondiaux, BlackRock et Vanguard, connus surtout pour leur positionnement sur les fonds indiciels cotés (ou ETF), sont désormais les deux premiers actionnaires du CAC 40 avec respectivement 2,3 % et 2 % de l’indice français à fin 2016.
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Pour autant, cette dynamique masque une réalité moins importante : la gestion passive pèse encore moins de 10 % de l’ensemble de la gestion collective française qui s’élève à 924 milliards d’euros d’après les...