L’essor de la gestion passive, et en particulier des fonds indiciels cotés, a eu pour corollaire le développement rapide de l’industrie des fournisseurs d’indices ces dernières années. Si les traditionnels MSCI, S&P et Stoxx dominent largement le paysage, certains acteurs alternatifs grignotent désormais des parts de marché.
Au printemps dernier, dans le cadre de sa stratégie visant à doubler ses encours en gestion passive d’ici 2023, Amundi a lancé une nouvelle gamme d’ETF, dite «prime». Neuf fonds indiciels cotés couvrant les principales classes d’actifs – actions et obligations, pour le monde, l’Europe, les Etats-Unis et le Japon – comme il en existe en apparence tant d’autres. Sauf que cette gamme d’ETF d’Amundi ne fait appel à aucun des grands indices du marché, qu’ils s’appellent S&P500, MSCI ACWI ou EuroStoxx 50, mais à un fournisseur allemand bien moins connu : Solactive. Une initiative rare pour un gestionnaire aussi important qu’Amundi. Alors que l’univers des indices est pléthorique – on en compte 3,7 millions dans le monde –, seule une petite part, non quantifiée, est utilisée par les ETF et elle est concentrée entre les mains d’une poignée d’acteurs. Sur le périmètre des ETF européens par exemple, MSCI, S&P Dow Jones, Stoxx, Bloomberg et FTSE Russell monopolisent à eux cinq les trois quarts des encours, selon ETFGI. Avec une part de marché de 0,6 %, Solactive fait donc figure de poids plume. Mais la décision d’Amundi est révélatrice d’un marché qui s’ouvre à des fournisseurs alternatifs.
Le poids des coûts de licence
Les raisons de cette tendance émergente sont essentiellement économiques. Les émetteurs d’ETF ont de tout temps été vigilants aux frais que leur facturent les fournisseurs d’indices. Mais leur sensibilité s’est accrue ces dernières années. Le coût de l’indice, traditionnellement indexé au montant d’actifs sous gestion du fonds qui le réplique, a en effet tendance à peser de plus en plus lourd dans le modèle économique des ETF.