Si la multiplication des événements climatiques fragilise d’ores et déjà le business model de certains assureurs, tous seront affectés à plus ou moins brève échéance par les catastrophes naturelles. Le réchauffement climatique est ainsi maintenant intégré à la valorisation de ce secteur. Face à ce risque, le régulateur européen élabore une réforme de la directive Solvabilité 2 et exige des informations précises d’ici à la fin d’année sur l’exposition réelle des assureurs.
Avant même les grands feux, ouragans et typhons de l’été, les catastrophes naturelles avaient déjà coûté aux assureurs quelque 50 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année au niveau mondial, selon les statistiques publiées cet été par Swiss Re, tandis que la facture totale pour les économies était estimée sur la période à 120 milliards d’euros. Pour le réassureur, le réchauffement climatique conduit déjà à une multiplication d’événements extrêmes : sécheresse, vagues de chaleur, ouragan, tornades, feux de forêt… Et tous les pays sont concernés. Début 2023, France Assureurs estimait que les dégâts liés aux catastrophes naturelles avaient coûté environ 10 milliards d’euros à la France en 2022, soit un niveau record depuis 1999. La fédération des assurances se montrait alors relativement pessimiste quant à l’avenir. Elle anticipait que le dérèglement climatique pourrait valoir plus de 140 milliards d’euros à la France sur les trente prochaines années, soit un niveau multiplié par deux. L’activité des compagnies d’assurances est directement impactée par ce changement, et pas seulement en matière d’assurance dommage puisque les spécialistes anticipent des évolutions négatives aussi en termes de mortalité. Par conséquent, certaines compagnies d’assurances ont déjà commencé à augmenter leurs primes. En France, dans l’agriculture par exemple, les assureurs ont accru le montant des fr...