Si les stratégies de gestion à dominante sociale sont bien moins nombreuses que celles dédiées à l’environnement, une catégorie semble tirer son épingle du jeu : les fonds sur la thématique de l’emploi. Une approche qui reste, à ce stade, de niche, faute de données précises sur un univers suffisamment large.
Qu’il s’agisse de Sanofi, qui cherche à relocaliser la production de certains médicaments en France, d’Hermès qui ouvre une « école des savoir-faire » interne, ou Safran, qui réorganise son site industriel du Creusot pour limiter le travail de nuit, les approches RH des entreprises cotées captent de plus en plus l’attention des gérants d’actifs. Au point, pour certains, de créer des stratégies spécifiquement dédiées à la thématique de l’emploi. « Investir dans le capital humain permet aux sociétés d’améliorer l’engagement de leurs salariés, de stimuler le sentiment d’appartenance à l’entreprise et d’attirer les talents : cela crée un cercle vertueux d’innovation, de productivité, de compétitivité et, in fine, de performance financière », justifie Bruno Vacossin, gérant du fonds Palatine Europe Sustainable Employement et de son équivalent sur le périmètre français Conservateur Emploi Durable.
Un thème commercialement attractif
L’intérêt des asset managers pour la thématique n’est pas nouveau : le fonds insertion emplois dynamique de Mirova en a fait son axe principal depuis 2015 et pèse près d’un milliard d’euros d’encours. Mais ces deux dernières années, d’autres sociétés de gestion se sont à leur tour lancées, à l’image de Palatine AM (480 millions d’euros via deux fonds), Sienna Gestion (ex-Malakoff Humanis Gestion d’actifs, avec près de 300 millions d’euros sous gestion, dont une cinquantaine pour un fonds obligataire) ou encore BFT IM (165 millions). S’y ajoutent, pour des encours de quelques dizaines de millions d’euros chacun, des acteurs comme Talence Gestion, Sycomore AM, Crédit Mutuel AM ou Federal Finance.
