Hausse de l’inflation, perspective d’un accroissement des taux d’intérêt aux Etats-Unis et maintenant nouveau variant : les facteurs de risque s’accumulent sur la dette émergente. Cependant, le potentiel de ces actifs reste entier. Les rendements servis sont élevés et la sous-valorisation est manifeste.
Rien ne va plus sur la dette émergente : le changement de discours de la Fed (banque centrale américaine), cumulé à l’émergence d’un nouveau variant, a plombé récemment la classe d’actifs qui se situait déjà en queue de peloton depuis le début de l’année en termes de performance. Elle devrait ainsi finir l’année nettement dans le rouge. « Tous les émetteurs émergents, ou presque tous, affichent une performance négative d’après les indices Bloomberg sur la dette souveraine en devise locale, exprimée en dollars, indique Antoine Lesné, responsable recherche et stratégie chez SPDR. La dette la plus affectée est celle de la Turquie avec – 46,3 % de perte sur les onze premiers mois de l’année. » Autres exemples emblématiques : la dette brésilienne a enregistré une performance négative de – 14,22 % sur les onze premiers mois de l’année, celle de la Corée du Sud de – 10,97 %, celle du Chili ressort à – 28,72 %, etc. Toutes signatures confondues, l’indice perd ainsi 8,83 % entre le 1er janvier et le 30 novembre. De mauvais chiffres qui devraient encore s’accentuer d’ici le 31 décembre. L’un des principaux facteurs explicatifs de cette contre-performance réside dans la hausse du prix des matières premières, qui s’est cumulée à une appréciation du dollar. « La plupart des banques centrales des pays émergents ont dû augmenter les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation et enrayer la baisse de leur devise contre le dollar », confirme Antoine Lesné.
La devise clef joue en effet un...