Si les anticipations en matière d’inflation varient selon les gérants, tous préconisent d’ajuster les portefeuilles à ce risque. A côté des solutions les plus classiques comme l’adjonction d’obligations indexées à l’inflation aux allocations d’actifs, les stratégies gérées en performance absolue sont mises en avant. Les gérants privilégient aussi une approche thématique ou sectorielle sur les marchés actions : les financières, les minières ou encore les entreprises à « pricing power » les intéressent plus particulièrement.
Parmi les problématiques qui vont agiter les marchés financiers en 2022 figure en place centrale l’inflation. Selon la dernière enquête publiée par Natixis Investment Managers (IM) sur les préoccupations des investisseurs institutionnels, 69 % de ces investisseurs considéraient que la hausse de l’inflation constituait un risque majeur pour les portefeuilles et pourrait s’avérer économiquement problématique sur le long terme. S’ils considéraient généralement celle-ci comme transitoire jusqu’au début de l’hiver, la plupart des gérants estiment maintenant que sa présence devrait être plus durable. Ils s’inscrivent à ce titre dans les scénarios mis en avant par les banques centrales européennes et américaines qui n’anticipent pas de véritable reflux avant 2023. « La FED (banque centrale américaine) a revu en fin d’année sa position, précise Eric Bertrand, directeur général délégué d’OFI Asset Management. Elle considère maintenant que l’inflation ne sera pas transitoire, mais bien présente en 2022. Elle anticipe que le taux d’inflation devrait être de l’ordre de 2,7 % en 2022, puis 2,3 % en 2023 et à 2,1 % en 2024. De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) estime que l’inflation ressortira à 3,2 % en 2022 avant de refluer à 1,8 % en 2023 et 2024. »
«Il pourrait être pertinent de profiter des mouvements de baisse sur les marchés actions afin de se renforcer sur cette classe d’actifs. »
Une désorganisation de l’offre
Pour les gérants, en 2022 comme l’an dernier, l’inflation est liée à l’existence d’une demande vigoureuse dans un contexte de désorganisation de l’offre. « Les économies développées ont été très perturbées par la crise sanitaire,...