Après l’ESG, la thématique du climat est en train de prendre une place considérable dans les fonds d’investissement. Ce développement s’appuie notamment sur la réglementation européenne qui vient d’être enrichie par la taxonomie verte. Véritable dictionnaire des activités vertes et en transition, cette dernière permet de mesurer la contribution des entreprises à la lutte contre le réchauffement climatique. Un progrès qui se traduit aussi pour les gérants par de nouvelles contraintes réglementaires.

Pendant près de deux ans, 200 experts techniques ont été mobilisés au sein de l’Union européenne pour plancher sur un chantier ambitieux : celui de la taxonomie verte. Ce sujet, à la dénomination bien technique, a fait l’objet d’un rapport final de plus de 400 pages au mois de mars dernier, promis à devenir l’ouvrage de référence des gérants d’actifs. Véritable dictionnaire ou encyclopédie des activités vertes, il recense en effet toutes celles qui répondent à l’objectif global de l’Union européenne (UE) d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour cette dernière, il est notamment nécessaire que l’industrie financière conditionne ses investissements dans les entreprises à l’amélioration de leur score en matière d’émissions de carbone (CO2). Pour y inciter l’ensemble des acteurs, l’UE a dû se doter d’outils réglementaires, parmi lesquels figure précisément la taxonomie verte. Son objet est moins de dresser une liste classique allant des énergies vertes à des solutions écologiques comme la gestion des déchets, que de déterminer, à travers six objectifs allant de l’adaptation au réchauffement climatique à la protection des ressources marines, la façon dont les économies européennes vont pouvoir accompagner leurs entreprises vers la transition énergétique et écologique (voir encadré).
Cette nouvelle réglementation, qui entrera en application pour les investisseurs au plus tard le 31 décembre 2021, concerne tous les fonds, selon un degré de transparence différent en fonction...