Les ménages européens ne consomment pas et les perspectives macroéconomiques du Vieux Continent restent moroses. En miroir, le dynamisme de l’économie américaine laisse entrevoir une poursuite de la surperformance du marché.
Alors que plusieurs grands gestionnaires commencent à dévoiler leurs prévisions de scénarios macroéconomiques pour les prochains mois, ainsi que leurs allocations d’actifs qui en découlent, il apparaît que la sous-performance de l’Europe par rapport aux Etats-Unis n’est pas près de s’effacer. Ainsi, pour Pictet AM, plusieurs tendances favorables soutiennent actuellement les Etats-Unis. « Les statistiques publiées sont meilleures que prévu, elles illustrent une économie américaine en pleine forme : il n’y a ni hard ni soft landing, souligne Christopher Dembik, conseiller en investissement du gestionnaire suisse. L’effet de richesse est très net dans la consommation. De plus, les liquidités des banques régionales américaines se renforcent et même s’il apparaît des poches qui retiennent l’attention, comme les prêts liés aux cartes bancaires ou les emprunts étudiants, il n’existe pas de risque structurel pour l’économie. » La résistance de l’économie américaine est une idée dominante. « En aucun cas nous ne sommes au bord de la récession aujourd’hui », confirme Vincent Juvyns, stratégiste chez JP Morgan AM.
Des baisses de taux trop timides en Europe
La situation est bien différente en Europe. « Les fondamentaux sont poussifs, analyse Eric Bertrand, directeur général délégué et directeur des investissements chez OFI Invest AM, qui table sur un rythme de croissance de 0,7 % en 2024 au lieu de 2,6 % aux Etats-Unis. Les intentions d’épargne des ménages sont toujours proches de leur plus haut depuis 30 ans, ce qui est cohérent...