Les lancements de fonds responsables qui se focalisent sur le « S » de l’ESG se sont multipliés depuis la crise sanitaire. Leurs gérants ont ainsi été amenés à adopter une grille de lecture assez nouvelle des sujets liés au capital humain, notamment en cas de plans sociaux.
Points-clés
- Les gérants actifs sur la thématique du capital humain n’abordent pas le sujet des plans de licenciements avec un regard binaire : ni soutien inconditionnel, ni désinvestissement automatique, ils privilégient le cas par cas.
- Grâce à la CSRD, des données plus fiables et plus fines pourraient être mises à leur disposition et, in fine, favoriser une meilleure intégration de la dimension sociale dans l’analyse des investisseurs.
A 7,4 % au troisième trimestre, le taux de chômage en France reste toujours dans les eaux basses de ces trois dernières années. Mais les nuages s’amoncellent, alors que plusieurs plans sociaux d’ampleur ont été annoncés depuis quelques mois par des acteurs comme Michelin, Valeo, Nexity, Orange ou encore Sanofi. Un contexte sensible pour les gérants d’actifs qui mettent en avant leur approche d’investisseur responsable en se focalisant sur le « S » de l’ESG. Ils sont de plus en plus nombreux dans ce cas, comme en témoignent les multiples lancements de fonds actions autour des thématiques de l’emploi et du capital humain, en particulier depuis la crise sanitaire. Selon le décompte réalisé par Humpact, un fournisseur de données spécialisé sur ces enjeux, la base de Quantalys référence ainsi aujourd’hui 170 fonds d’actions européennes mettant en avant cette dimension sociale dans leur stratégie d’investissement, dont une quinzaine utilisent un terme lié au social (« emploi », « humain »…) dans leur nom.
Le mirage des « licenciements boursiers » ?
Pour ces gérants thématiques, pas de doute, un plan social est une mauvaise nouvelle, sur le plan extra-financier mais aussi financier. « Il semble difficile de parier à long terme sur la hausse du cours d’une entreprise qui ne cesserait de réduire ses effectifs : créer de l’emploi est une nécessité économique pour se développer », fait valoir Fabien Léonhardt, gérant du fonds « Insertion Emplois Dynamique » de Mirova.
«Il semble difficile de parier à long terme sur la hausse du cours d’une entreprise qui ne cesserait de réduire ses effectifs.»
Pour ces gérants, le concept de « licenciements boursiers », à...