Face à la baisse des rendements dans l’immobilier d’entreprise cœur et à l’absence de perspectives de hausse des taux, les investisseurs institutionnels comme les gérants privilégient les opérations en développement et les transactions de gré à gré. De même, l’alignement des rendements entre l’immobilier d’entreprise et le résidentiel pousse les investisseurs à revenir vers le résidentiel qu’ils avaient délaissé ces dernières années. Enfin, plus généralement, les participants au grand débat ont souligné que l’ISR était devenu incontournable dans cette classe d’actifs.
- Que représente l’immobilier dans l’allocation d’actifs de la CDC ?
- Quelle est votre stratégie d’investissement ?
- Est-ce que l’analyse du risque crédit peut entièrement se substituer à une analyse immobilière classique ?
- Quel est l’intérêt, compte tenu de l’accumulation des risques, d’investir dans des opérations de développement ou de réhabilitation/transformation ?
- Quels sont actuellement les taux de rendement sur l’immobilier tertiaire cœur ?
- N’était-il pas nécessaire de faire évoluer la réglementation pour améliorer l’attractivité du résidentiel ?
- Le Grand Paris constitue-t-il une opportunité pour le résidentiel et le tertiaire ?
- Les labels ISR et TEEC ont été adaptés à l’immobilier. Est-ce que, plus généralement, le développement durable doit être pris en compte dans cette classe d’actifs ?
Que représente l’immobilier dans l’allocation d’actifs de la CDC ?
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Arnaud Taverne, directeur général de CDC Investissement Immobilier : Notre portefeuille immobilier s’élève à 6,8 milliards d’euros d’encours sous gestion. Il représente un peu plus de 4 % des placements financiers de la Caisse des Dépôts (154 milliards d’euros). Le portefeuille est composé majoritairement de bureaux, qui représentent 45 % des actifs. Nous sommes aussi relativement bien investis en immobilier résidentiel (soit 25 % de nos actifs), le solde étant placé dans des murs de commerce, la logistique, l’hôtellerie et, plus généralement, les actifs alternatifs. Nous investissons chaque année entre 300 et 600 millions d’euros, principalement en direct ou à travers des club deals lorsque la taille ou le risque associé à une opération le nécessite. Quel que soit le véhicule, nous devons être en capacité de peser sur la gouvernance. Plus marginalement, des investissements minoritaires peuvent être étudiés lorsqu’ils portent sur une stratégie particulière non concurrente aux activités réalisées en direct.
Depuis cinq ans, nous avons modifié notre stratégie d’investissement en nous positionnant essentiellement sur des opérations consistant à créer de la valeur. La baisse des taux de rendement nous a en effet conduits à prendre davantage de risques. Actuellement, 80 % de nos investissements correspondent ainsi à des opérations de développement. Nous avons commencé par des opérations en VEFA, puis des opérations d’acquisition de foncier accompagnée de la conclusion d’un CPI...