L’intelligence artificielle, et plus particulièrement les techniques nouvelles permettant à la machine d’apprendre par elle-même, gagne l’univers de la gestion d’actifs. Elle facilite l’exploitation de nouvelles sources de données, assiste le gérant dans son processus d’investissement et peut même prendre la main dessus. Une étape ultime sur laquelle quelques spécialistes se positionnent en multipliant les garde-fous.
Des e-mails qui se classent tout seuls, des textes traduits en temps réel, des robots qui répondent en direct au client par chat… l’intelligence artificielle (IA) s’insinue depuis quelques années dans la vie quotidienne des entreprises. Et le coup de projecteur que le mathématicien et député Cédric Villani a donné à cette discipline scientifique en mars dernier en publiant son rapport «Donner un sens à l’intelligence artificielle» est de nature à accélérer les travaux. Le secteur financier et en particulier l’asset management ne sont pas en reste. «L’utilisation des techniques d’IA est une tendance lourde qui va dans le sens de la digitalisation des sociétés de gestion de portefeuille, assure Muriel Faure, responsable de la mission innovation de l’AFG. On voit de plus en plus de sociétés de gestion développer des projets soit en interne, soit en faisant appel à l’expertise de sociétés technologiques externes ou d’équipes de recherche universitaires.»
Même si ses implications sur les métiers sont plus larges (voir encadré), c’est avant tout sur l’activité de gestion elle-même que l’intelligence artificielle peut avoir un impact. Contrairement à la physique, il existe en effet très peu de lois de la nature en finance : si l’on est certain que la pomme tombera sur la tête de Newton, une injection de liquidité par une banque centrale pourra être, dans l’absolu, tout autant favorable que défavorable à un marché actions. «La gestion quantitative a essayé jusqu’ici de trouver des...