Certains actifs digitaux apparus à la faveur des confinements s’échangent à prix d’or depuis un an. Les « non-fungible tokens » ou NFT sont devenus à la fois un objet virtuel tendance et, pour certains, un investissement hautement spéculatif. Les gérants, eux, suivent à distance ces mouvements, mais y voient le signe d’une évolution plus profonde d’internet sur laquelle il est déjà possible de miser.
Des baskets vendues à plus de 8 500 dollars la paire, un terrain qui se négocie à 4,3 millions de dollars, des images de singes désabusés ou de punks colorés adjugées à plusieurs millions voire dizaines de millions de dollars… sans que le bien acheté n’ait une quelconque existence dans le monde réel ! Toutes ces transactions ont eu lieu ces derniers mois dans l’univers tout aussi virtuel des NFT (« non-fungible token ») et des métavers. Deux concepts apparus à la fin des années 2010, mais qui ont véritablement décollé à la faveur de la crise sanitaire et des confinements qu’elle imposait.
«D’un point de vue d’investisseur, acheter les NFT dits “de collection” se rapproche de l’investissement dans l’art. »
Une preuve de propriété virtuelle
Les NFT – qui ont même fait leur entrée dans le Larousse cette année – sont littéralement de « jetons non fongibles ». « Sur le plan technique, les NFT sont, comme le bitcoin, des entrées dans une base de données distribuée entre plusieurs serveurs, en open source et protégée par la cryptographie, c’est-à-dire une blockchain, explique Benjamin Dean, directeur des actifs numériques au sein de la société de gestion WisdomTree. Mais contrairement au bitcoin, les NFT ne sont pas fongibles : un bitcoin est équivalent à un autre bitcoin, alors qu’un NFT est unique et ne peut être pris pour un autre NFT. » Il constitue une preuve de propriété d’un bien digital, qu’il s’agisse d’une paire de baskets ou d’une parcelle de terrain virtuels.
Des biens numériques qui trouvent leur raison d’être dans des métavers, à savoir des espaces également virtuels qui permettent des interactions à la manière du monde...