Les obligations convertibles en actions ont tiré leur épingle du jeu pendant la crise : en atténuant la forte correction des Bourses, elles ont joué leur rôle défensif dans les portefeuilles des investisseurs. Dans la phase de rebond, que de plus en plus d’observateurs jugent trop optimiste, la classe d’actifs permet de s’exposer aux actions tout en limitant les risques. A condition d’être très vigilant sur la qualité de crédit de l’émetteur.
Participer aux hausses des marchés actions tout en protégeant contre leurs baisses grâce à la composante obligataire : telle est la promesse faite par les obligations convertibles, ces instruments de dette remboursés à l’échéance soit au pair en cash, soit par le versement d’actions. Promesse tenue si l’on en juge par le comportement de la classe d’actifs face à la violente correction des marchés au début de la crise sanitaire. «Le profil asymétrique et “convexe” des obligations convertibles – qui leur permet de participer aux marchés haussiers tout en atténuant les baisses – s’appréhende généralement sur le long terme, mais l’épisode de correction récent a montré que ces mêmes bénéfices peuvent s’observer à court terme», met en avant Scarlett Claverie-Bulté, spécialiste produits sur les convertibles à l’UBP AM. Sur le premier trimestre de l’année, le marché global des obligations convertibles surperforme ainsi les autres classes d’actifs risqués. «L’indice Thomson Reuters Convertible couvert en euros a baissé de 9,02 % sur les trois premiers mois de l’année, alors que sur la même période, les actions du MSCI World et les obligations high yield de l’indice ICE BofA s’effondraient de respectivement 20,40 % et 15,07 % en euros, illustre Sébastien Caron, gérant-analyste spécialisé sur les convertibles chez Ellipsis AM. Le constat a été le même en Europe : l’indice Exane Convertible Index Europe n’a perdu que 7,81 %, contre -22,57 % pour les actions du Stoxx 600 et -14,3 sur le high yield.»