L’accès facilité des marchés boursiers américains aux particuliers vient de provoquer une confrontation inédite entre petits porteurs et hedge funds. La France reste jusqu’à présent à l’écart du phénomène, protégée par sa réglementation.
Une bataille boursière inédite s’est engagée aux Etats-Unis en ce début d’année 2021, autour du titre de GameStop – un réseau de magasins de jeux vidéo sur le déclin –, pris pour cible par des hedge funds spécialisés dans la vente à découvert. Pour le défendre, une armée de fans de l’enseigne s’est coordonnée sur des forums de discussion, notamment WallStreetBets sur le site web communautaire Reddit, très prisé des joueurs en ligne, pour acheter massivement des titres par l’intermédiare du courtier en ligne Robinhood. Le cours de GameStop s’est ainsi envolé de 68 % sur la seule journée du 28 janvier. L’épisode a fait perdre une dizaine de milliards de dollars aux fonds spéculatifs, notamment Melvin Capital et Citron Research. L’explosion de volatilité qu’il a généré a inquiété les opérateurs au point de mobiliser l’attention de la SEC (Securities and Exchange Commission).
Le rôle fondamental des influenceurs
Pour l’instant l’épisode reste emblématique du marché américain. Le surcroît de volatilité consécutif à cette opération a bien eu des répercussions sur quelques titres français et européens, notamment Nokia, à son tour défendu par les petits porteurs. Mais « cela s’explique par l’existence d’un programme – l’American Depository Receipt (ADR) – de ces entreprises aux Etats-Unis qui permet aux actionnaires américains d’acheter et de vendre des titres, rappelle Ariane Hayate, gérante actions européennes chez Edmond de Rothschild AM. Le mouvement de panique des hedge funds a été de bien moindre ampleur en...