Leurs clients ne veulent que des actions américaines, mais dans des marchés plus que jamais fragmentés, il existe d’autres idées d’investissement intéressantes, comme l’Europe. Un pari à contre-courant aujourd’hui, mais qui pourrait s’avérer gagnant si le continent se saisit de la nouvelle donne américaine pour agir sur ses propres faiblesses.
A peine levées les incertitudes sur l’élection américaine, qui constituait l’événement de marché majeur attendu ce second semestre, les gestionnaires doivent se lancer dans la présentation de leurs prévisions pour l’année 2025. La chose n’est pas aisée, tant les scénarios possibles sont nombreux. Contrairement aux apparences, celui du pire pour l’Europe n’est pas certain. « Peut-être que l’élection de Donald Trump est finalement la meilleure chose qui puisse arriver à l’Europe pour qu’elle se réveille », résume Jean-Marc Delfieux, responsable de la gestion actions et flexibles chez Tikehau Capital.
Pour l’heure domine un paysage mondial fait de blocs géopolitiques fragmentés et de marchés disloqués, avec des performances qui font le yoyo d’une région à l’autre, entre un marché américain qui s’apprête à signer sa meilleure année depuis 1997 (+25 %), un marché européen en hausse de 5 % et, à l’intérieur de celui-ci, un CAC 40 en baisse de 5 % quand le DAX affiche +14 %. Un paysage bousculé à première vue mais dans lequel Amundi voit tout de même des signes d’optimisme. « Notre scénario central reste constructif pour l’année prochaine avec au global 3 % de croissance attendus, explique Vincent Mortier, son directeur des investissements. Les problèmes ne viennent pas de la macroéconomie, en l’absence de récession aux Etats-Unis et dans la mesure où la qualité de la croissance s’améliore en Chine. Nous évoluons dans un monde d’anomalies caractérisé notamment par une concentration...