Après l’euphorie boursière de ces derniers mois, la surcote des valeurs américaines par rapport aux actions européennes est historique. Concentrée sur une poignée de valeurs technologiques, cette hausse incite de nombreux gérants à la prudence. Mais l’Amérique a des réserves de croissance et une longueur d’avance sur quelques thématiques porteuses, comme la santé.
Marché de croissance s’il en est, le marché américain a, ces derniers mois, largement profité de la flambée de ses valeurs technologiques : + 133 % pour Meta, + 54 % pour Apple, + 185 % pour Nvidia… Le parcours des « magnificent seven » (Google, Apple, Meta, Amazon, Microsoft, Tesla, Nvidia), qui représentent désormais 26 % du S&P 500, est quasi exclusivement à l’origine de la performance de l’indice depuis le début de l’année (+ 15 %). « Sans ces valeurs emblématiques, celui-ci ne grimpe que de 5 % », souligne Alexis Deladerrière, partner, head of international developed markets equity chez Goldman Sachs AM.
Les investisseurs ayant privilégié la tech ces derniers mois auront donc réalisé un pari risqué – dans un contexte de hausse de taux – mais gagnant. « Les fonds d’actions américaines les plus performants depuis le début de l’année sont ceux exposés aux valeurs de la technologie, et particulièrement au sous-segment de l’intelligence artificielle comme Nvidia, qui produit les puces entraînant les modèles de langage type ChatGPT, ou encore Microsoft qui détient OpenAI », confirme Mathieu Caquineau, analyste chez Morningstar. Une remontée d’autant plus spectaculaire que l’année 2022 s’était soldée, en Bourse, par une débâcle généralisée pour le secteur : Meta avait par exemple clôturé en chute de 75 % et Tesla de 62 %. « Année de l’efficience » selon Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, 2023 a vu la mise en place de lourds plans sociaux visant à restaurer les marges, ainsi que l’arrivée d’une nouvelle révolution technologique liée à l’IA générative, que les investisseurs souhaitent apparemment accompagner à tout prix.