Apparues en France au début des années 2000, les lignes de financement reposant sur des émissions de fonds propres échelonnées dans le temps sont régulièrement l’objet de critiques, au motif notamment qu’elles favoriseraient la chute du cours boursier de leurs utilisateurs. Alors que l’AMF vient de renforcer ses exigences en matière de communication pour les entreprises cotées qui y recourent, l’instrument, protéiforme, conserve toutefois de sérieux atouts.
C’était il y a vingt-deux ans, presque jour pour jour. En novembre 2001, la biotech française cotée Genset, spécialisée dans la génomique, obtenait le feu vert de la Commission des opérations de Bourse (COB) – qui deviendra l’Autorité des marchés financiers (AMF) – pour la souscription d’un financement d’un nouveau genre en France : un programme d’augmentation de capital par exercice d’options, dit Paceo, consistant en des levées de fonds échelonnées dans le temps auprès d’un investisseur déterminé. En cela, le Paceo s’apparente à une ligne de credit revolving (RCF), mais qui est affectée au niveau du haut de bilan de la société désireuse de renforcer ses fonds propres. Mise en place par la Société Générale, cette innovation reposait en réalité sur l’importation d’un instrument très en vogue depuis plusieurs années outre-Atlantique, appelé « equity line ». Le recours aux equity lines, très largement utilisées par des entreprises cotées du secteur des télécommunications, de la tech et de la santé, pour beaucoup fragiles sur un plan financier, venait toutefois de précipiter la chute du cours boursier d’un grand nombre d’entre elles, suivie de leur faillite. De quoi valoir à cet instrument le surnom peu enviable de « spirales de la mort » !
«Nous assistons à de réelles dérives de la part d’opérateurs, le plus souvent non européens, qui n’hésitent pas dans des programmes à offrir des montants totalement décorrélés de la valorisation existante.»
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Dans ce contexte, l’accueil du...