La prise de conscience des enjeux liés au réchauffement climatique passe par l’élaboration de scénarios et de chiffrages précis. Les stress tests utilisés butent toutefois sur des problèmes méthodologiques : les modèles de croissance ne peuvent pas, par exemple, prendre en compte les ressources naturelles. Pour avancer, l’industrie financière s’appuie sur des approches microéconomiques.
Après la guerre en Ukraine et ses conséquences, l’une des préoccupations majeures des investisseurs institutionnels, qu’il s’agisse des compagnies d’assurances, des fonds de pension ou des banques, concerne le risque climatique. Les enjeux liés au changement climatique sont en effet multiples, tant au niveau de l’actif que du passif de l’ensemble des acteurs financiers. « Le nombre de sinistres avec des conséquences majeures devrait fortement augmenter dans les prochaines années, ce qui hypothèque le business model des compagnies d’assurances, détaille Nicolas Fournier, cofondateur et dirigeant de Sequantis LT. Certaines d’entre elles refusent déjà des clients dans les zones côtières, par exemple aux Etats-Unis. Par ailleurs, leur portefeuille de placements pourrait, à terme, être impacté par le réchauffement climatique, certaines activités enregistrant des corrections. Les compagnies d’assurances risquent ainsi de se retrouver prises dans un effet ciseau. » De leur côté, les banques ne sont pas mieux loties. « Les banques s’engagent dans des financements à long terme pouvant aller jusqu’à 30 ans, dans le cadre par exemple du crédit immobilier, poursuit Nicolas Fournier. Elles ont peut-être sous-estimé le risque de crédit. » Prenons le cas de la France : une grande partie du Sud-Ouest possède des sols argileux qui mettent en péril les fondations des maisons, avec un risque de dévalorisation des habitations qui est d...