Après des années de domination des valeurs technologiques, les rotations en matière de secteurs et de styles se multiplient depuis deux ans. Cette évolution favorise les gestions quantitatives, et en particulier celles qui s’appuient sur des facteurs de risque dites smart beta. Si les investisseurs tentent souvent de se caler sur chaque rotation, les gérants préconisent plutôt des approches diversifiées qui seraient en mesure de résister dans les cycles de marché.
La hausse de l’inflation et des taux d’intérêt signera-t-elle un retour durable de l’intérêt des investisseurs pour les gestions dites « smart beta », qui s’appuient sur la sélection et/ou la combinaison de facteurs de risque ? C’est bien ce que veulent croire les gérants spécialisés. Après avoir bénéficié d’un effet de mode jusqu’en 2019, la gestion smart beta a souffert de l’envolée des cours des valeurs technologiques durant la crise sanitaire. « Le rebond de la croissance et des marchés financiers après les premières fermetures liées à la Covid a été particulièrement dynamique, tiré par les valeurs dites “Covid”, à savoir principalement les valeurs de croissance technologiques, rappelle Bruno Taillardat, responsable des gestions quantitatives, smart beta et factorielles chez Amundi. Il suffisait d’être exposé à quelques-unes d’entre elles pour générer une très forte performance. Les portefeuilles des investisseurs étaient de ce fait très concentrés. Ce type de régime de marché n’est pas favorable à la gestion smart beta, qui mise sur des facteurs de risque comme la faible volatilité, ou encore des valorisations attractives ».
«Nous privilégions des entreprises qui offrent le meilleur profil de retour à l’actionnaire, avec un bon niveau de rentabilité actuelle qui correspond à un facteur qualité, une bonne rentabilité future (croissance) et cela pour un prix raisonnable (value). »
Un retour à la normale
Pour les gérants, cette situation n’était toutefois pas tenable. « Les niveaux de valorisation...