Jamais les entreprises non financières n’ont émis autant en euro qu'au mois de mai dernier : le marché primaire investment grade et high yield a représenté 80 milliards d’euros, un record absolu. Les corporates français ont été particulièrement présents.
La guerre en Iran est-elle terminée, avec les annonces de cessez-le-feu ? Va-t-elle reprendre ? Elle pourrait en tout cas créer de la volatilité sur les marchés financiers, et mettre fin à une période exceptionnelle pour le marché obligataire primaire euro. En mai, des records d’émission ont été battus. « En mai, les émissions euros investment grade et high yield ont représenté 80 milliards d’euros, c’est un record mensuel absolu, les niveaux exceptionnels de 2020 étant dépassés, souligne Blaise Bourdy, responsable de l’origination des marchés de capitaux de dette pour les entreprises, France, Belgique et Luxembourg, Société Générale. Ce dynamisme a permis de compenser le creux d’avril : au total, depuis le 1er janvier, les volumes sont un peu supérieurs à ceux de 2024 pour la même période. »
En effet, en annonçant le 2 avril de fortes hausses de droits de douane, Donald Trump a provoqué une chute des marchés, tant actions qu’obligataire. « Le marché primaire a été clairement fermé, relève Blaise Bourdy. Puis, les annonces de négociation de ces tarifs ont représenté un véritable soulagement, et les émetteurs ont vu là une opportunité pour leurs opérations de funding. D’où un marché particulièrement dynamique en mai-juin. »
Une liquidité importante
Comment expliquer un tel rebond ? « Le premier facteur du dynamisme du marché en mai-juin, c’est la liquidité disponible (les fonds obligataires ont affiché une collecte nette continûment positive ces dernières semaines), le second tient à l’ouverture d’une...