Afin de mieux prendre en compte les enjeux ESG, de nouveaux modèles comptables émergent. Leur objectif : comptabiliser les capitaux économiques des entreprises mais également leurs ressources environnementales et sociales. Les sociétés peuvent ainsi établir un bilan et un compte de résultat plus fidèles de leur impact ESG.
Une artificialisation des sols qui accentue les risques d’inondation, une mauvaise isolation des bureaux qui augmente la consommation de chauffage ou de climatisation, des conditions de travail dégradées qui provoquent davantage d’arrêts maladie… Pour une entreprise, une mauvaise performance environnementale et sociale peut avoir des répercussions économiques concrètes. Jusqu’à présent, ces dernières ne se traduisaient pas directement dans les comptes, les informations extra-financières étant concentrées dans les documents d’enregistrement universel. Depuis quelques années, cependant, des réflexions sont apparues visant à évaluer les effets négatifs et positifs générés par l’entreprise sur la société et la planète, et à intégrer les résultats de ces évaluations dans les comptes. Les sociétés les plus vertueuses verraient ainsi leur résultat net progresser alors qu’a contrario, les plus polluantes afficheraient un résultat net inférieur. « Intégrer des enjeux socio-environnementaux au sein de la comptabilité n’est pas une idée nouvelle : les premiers modèles datent des années 1960 avec des propositions aussi bien théoriques qu’expérimentales », rappelle Alexandre Rambaud, enseignant-chercheur au sein d’AgroParisTech et coresponsable de la chaire comptabilité. Les évolutions règlementaires ont néanmoins relancé la recherche en la matière, et des dizaines d’entreprises intègrent désormais les enjeux ESG au sein de leur comptabilité.
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