Les directions financières adoptent une approche pragmatique et prudente dans l’adoption d’outils IA. Si l’automatisation intelligente est déjà bien avancée, l’IA générative et l’analytique augmentée restent encore au stade exploratoire. Les directions financières s’appuient largement sur la recherche et le développement de leurs prestataires éditeurs de logiciels, qui rythment l’intégration de l’IA dans la fonction finance.
« Sans cas d’usage bien défini, l’IA dans la fonction finance n’est pas un but en soi », affirme Guillaume de Pommereau, directeur financier des Laboratoires Majorelle. Si les directions financières montrent une maturité croissante sur l’intelligence artificielle (IA), il n’en reste pas moins vrai qu’elles font preuve d’attentisme sur le déploiement de projets d’IA avancée (analyse prédictive, IA générative). Ainsi, 8 % seulement des projets d’IA avancée ont déjà atteint le stade de l’industrialisation, c’est-à-dire du déploiement à l’échelle de l’outil en question, selon une récente étude réalisée par Option Finance. La majorité des projets d’IA avancée dans la fonction finance restent en effet à l’étude (58 %) ou au stade de l’étude de faisabilité (20 %), en anglais proof of concept ou POC. « Nous testons actuellement les possibilités de l’IA avec notre propre outil en interne, mais sans savoir ce que nous allons en faire à long terme, reconnaît un trésorier d’une grande enseigne française de l’agroalimentaire. Aujourd’hui, l’IA nous sert surtout à optimiser et à réviser nos contrats, mais nous n’utilisons pas de modèle prédictif. »
Des DAF en quête d’outils toujours plus efficaces
En 2025, les directeurs administratifs et financiers (DAF) se concentrent surtout sur l’automatisation intelligente (smart automation) déjà bien engagée de leurs fonctions transactionnelles et analytiques. Ainsi, une majorité des DAF ayant répondu à l’étude d’Option Finance considèrent que les fonctions comptabilité (71 %), contrôle de gestion...