Air Liquide a lancé mardi dernier une augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription (DPS), sa première depuis… trente ans ! Destinée à refinancer partiellement l’acquisition du groupe américain Airgas (13,4 milliards de dollars), celle-ci porte sur environ 3,3 milliards d’euros, soit 12,5 % de la capitalisation du groupe. Ce montant en fait l’opération la plus importante sur la place de Paris depuis celle de Numericable en novembre 2014 (4,7 milliards d’euros). L’émission se distingue également par le prix des nouveaux titres. A 76 euros par action, celui-ci reflète en effet une décote ex-droit, c’est-à-dire après détachement du DPS, de 18,66 % par rapport au cours en vigueur le 9 septembre (95,62 euros). Il faut remonter à 2007 pour retrouver un seuil inférieur pour une recapitalisation supérieure à 1 milliard d’euros (voir tableau), les opérations plus récentes ayant affiché des niveaux généralement compris entre 20 et 25 %. Dans le cas d’Air Liquide, cette caractéristique se justifie selon les banquiers par le fait que l’opération avait été annoncée dès la fin 2015 et qu’elle vise à financer une acquisition stratégique. 

En parallèle, Air Liquide compte réaliser dans les prochains jours sa première émission obligataire publique en dollars, ce qui lui permettra de boucler le refinancement d’Airgas.