Obligations convertibles

Alcatel-Lucent se finance à coût nul

Publié le 6 juin 2014 à 18h06

optionfinance.fr

Malgré des pertes récurrentes (- 73 millions d’euros au premier trimestre 2014, après - 1,3 milliard d’euros pour l’ensemble de l’exercice 2013), Alcatel-Lucent conserve une bonne image auprès des investisseurs. Après avoir réalisé, fin 2013, une augmentation de capital ainsi qu’une émission obligataire à des modalités avantageuses, le groupe vient cette fois-ci d’émettre des obligations convertibles (Oceane). Certains banquiers n’hésitent pas à parler de «conditions exceptionnelles», compte tenu du profil financier de la société. Celle-ci a levé environ 1,15 milliard d’euros, en deux tranches. La première, de 418,4 millions d’euros, affiche une échéance 30 janvier 2020. Tandis que la prime de conversion s’élève à 37 % par rapport au cours en vigueur avant l’annonce (2,92 euros), un niveau élevé – traditionnellement, celle-ci s’établit entre 30 % et 35 % –, le coupon obtenu est particulièrement faible : 0,125 %. La seconde tranche, de près de 626 millions d’euros sur quatre ans et sept mois, présente quant à elle des conditions… encore plus favorables ! Ainsi, la prime de conversion est de 40 %, pour un rendement nul. En début d’année, Suez Environnement avait émis 350 millions d’euros sur six ans sous la forme d’Oceane au même taux, mais la prime n’était que de 30 %. «Alcatel-Lucent a profité de la volatilité de son cours boursier, qui a permis de relever le prix de l’option de conversion et de faire baisser le coupon», précise un banquier.

Intéressante d’un point de vue financier – le coût moyen de la dette du groupe passe de 5,9 % à 4,9 % –, cette opération pourrait toutefois se traduire par une dilution des actionnaires actuels si le titre venait à retrouver ses niveaux d’avant-crise, au-dessus de 4 euros. Pour autant, celle-ci se limiterait à 9 %.

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