Si certains investisseurs institutionnels ont déjà montré leur intérêt pour des plateformes de crowdfunding, Allianz France vient d’adopter une démarche très innovante. L’assureur s’est en effet engagé à financer des projets en actions sur SmartAngels, plateforme lancée en 2012. Mais la nouveauté tient surtout au fait qu’Allianz va doubler le montant investi par ses assurés dans les projets qu’il aura présélectionnés sur cette plateforme avec le concours de son partenaire dans le private equity, Idinvest Partners. «Concrètement, les clients d’Allianz se rendront sur la plateforme SmartAngels où il leur sera proposé d’investir dans six start-up, détaille Matthias Seewald, directeur des investissements et membre du comité exécutif d’Allianz France. Pour tout montant versé par nos assurés, nous apporterons la même somme, dans la limite de 50 000 euros par investissement et par client. Dans un premier temps, nous avons prévu de consacrer de 5 à 10 millions d’euros pour l’enveloppe globale de ce projet. Ce dernier est né d’une réflexion commune entre la direction des investissements et celle de la stratégie d’Allianz France car nous voulions innover dans nos investissements tout en réaffirmant notre volonté d’accompagner les jeunes entreprises dans leur croissance : d’où cette première dans le crowdfunding.» Les assurés d’Allianz qui décideront d’investir dans SmartAngels auront également une sécurité supplémentaire car l’assureur s’engage à racheter leur part en cas d’accident de la vie pendant cinq ans (invalidité, décès, chômage, veuvage).
Déjà sponsorisé par des business angels de renom (Jacques-Antoine Granjon, Marc Simoncini ou Pierre Kosciusko-Morizet) et des fonds d’investissement, dont Idinvest Partners, SmartAngels reçoit 400 dossiers de financement par an, dont une trentaine sont actuellement ouverts à la souscription. Elle a, depuis sa création, collecté 11 millions d’euros auprès de 12 000 membres qui ont servi à financer une vingtaine d’entreprises françaises. «Nos investisseurs ont déjà pu réaliser une première sortie très positive avec un multiple de 3 en seulement deux ans et demi», précise Benoît Bazzocchi, président et fondateur de SmartAngels. La plateforme a néanmoins également enregistré une défaillance d’entreprise depuis sa création, preuve que ce type de placement reste particulièrement risqué.