Invité à donner sa position sur l’offre publique d’achat lancée par le conglomérat chinois Fosun et plusieurs de ses partenaires – une première en France depuis l’entrée en vigueur de dispositions de la loi Florange en juillet dernier –, le comité d’entreprise (CE) du Club Méditerranée a rendu, la semaine dernière, un avis défavorable. Si cette décision ne compromet pas l’opération, dans la mesure où cet avis n’est que consultatif, elle constitue une nouvelle déconvenue pour l’investisseur chinois, dont la première offre avait déjà été bloquée durant un an, en raison de recours judiciaires.
Au-delà de ce constat, plusieurs spécialistes en fusions-acquisitions portent surtout un regard très critique sur cette nouvelle disposition accordée aux CE. «En réalité, ce ne sont pas les salariés de la société de loisirs qui ont émis un avis, mais quatre syndicats, rappelle une source proche du dossier. En outre, deux d’entre eux étaient plutôt favorables à l’offre initiée par Fosun.» D’ailleurs, ces derniers ont dénoncé dans un communiqué un vote «ni pertinent, ni responsable» du CE ! «Cette situation pose clairement la question de la représentativité des salariés», estime un avocat, qui juge «cet outil instauré par la loi Florange totalement inadapté à la situation française».