Patrick Dahi a suscité des réactions globalement positives en annonçant jeudi dernier le rachat du câblo-opérateur américain Cablevision par Altice, pour 17,7 milliards de dollars. La quasi-totalité des analyses publiées à ce sujet saluent principalement le fait que le prix consenti par le groupe français, qui représente 9,5 fois l’Ebitda 2015 de la cible, soit aligné avec celui des dernières opérations réalisées sur ce marché, qu’il s’agisse du rachat de la société américaine Suddenlink par Altice en mai dernier (9,3x) ou de celui de TWC par Charter Communications (9,1x).
Alors qu’ils ne semblent pas s’inquiéter de l’endettement du groupe – qui s’établissait en 2014 à 18,2 milliards de dollars pour 36,1 milliards de fonds propres, selon Deutsche Bank –, certains analystes se montrent en revanche sceptiques concernant sa capacité du groupe à réaliser 1,05 milliard de dollars de synergies, facteur sur lequel celui-ci compte fortement s’appuyer pour renforcer l’Ebitda de Cablevision.
«L’objectif d’Altice est de porter le niveau de marge de sa cible de 28 % à 40 %, souligne un analyste financier. Nous jugeons cet objectif ambitieux car les coûts des câblo-opérateurs américains sont plus difficilement compressibles que ceux des acteurs européens, notamment en termes d’infrastructures. Cela dit, Patrick Dahi dispose d’une expérience reconnue dans ce domaine.» Ce qui devrait l’inciter, selon plusieurs analystes, à poursuivre ses acquisitions avant que les taux d’intérêt ne remontent, compte tenu de son recours important aux instruments de dette pour ces opérations.