Le constat est sans appel. Entre le premier trimestre 2006 et le troisième trimestre 2014, les parts de marché des exportateurs français ont baissé de 3,2 % dans le monde, selon une publication récente du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII). Une baisse supérieure à celle de l’ensemble des 17 premiers pays de la zone Euro (- 2 %) et même à celle de l’ensemble de l’Union européenne (- 1,9 %).
Pour les auteurs, cette perte de vitesse ne s’expliquerait pas par la spécialisation géographique et sectorielle de l’Hexagone. En effet, si la France, qui commerce avant tout avec d’autres pays européens, ne profite pas à plein de la croissance des émergents, cet effet n’est pas plus marqué que pour les autres économies du continent. En outre, la spécialisation sectorielle du pays se révèle plutôt favorable aux exportateurs français.
Pour le CEPII, le recul français sur le marché mondial s’explique avant tout par une dégradation de la compétitivité des exportateurs français. Toutefois, ce n’est pas la compétitivité prix – correspondant au coût unitaire de chaque produit exporté – qui aurait depuis 2008 désavantagé la France par rapport aux autres pays de l’OCDE. En effet, c’est davantage la compétitivité hors-prix, c’est-à-dire la qualité et la fiabilité des produits français, qui se serait révélée défaillante. Un handicap qui s’expliquerait par le fait que les exportateurs français n’ont pas assez investi pendant les années 2000 pour innover et maintenir la qualité de leurs produits à des niveaux élevés sur la scène internationale.