Finalisée mercredi dernier, l’introduction en Bourse d’Elior envoie un signal mitigé aux émetteurs prévoyant de se coter dans les prochaines semaines (Euronext, Atos Wordline, Coface…). En effet, la société spécialisée dans la restauration avait proposé aux investisseurs un prix d’introduction compris dans une fourchette de 14,35 euros à 17,50 euros par action. Finalement, son augmentation de capital de 785 millions d’euros et son placement d’actions à hauteur de 60 millions d’euros se sont effectués au prix de 14,75 euros, dans le bas de la fourchette initiale donc. De l’avis de certains banquiers, le niveau final reflète toutefois les multiples du secteur. «A 14,75 euros par action, le PER 2015 d’Elior s’établit à 17,2 fois, explique l’un d’eux. Le ratio cours sur bénéfices de ses principaux concurrents – Aramark, Sodexo et Compass – est quant à lui compris entre 17,9 et 19,2 fois. Or il est normal qu’une décote s’applique pour un nouvel entrant.» Avec une introduction du groupe français en haut de fourchette, son PER aurait été légèrement supérieur à 19 fois.
A l’inverse, d’autres banquiers dressent un constat plus contrasté. «Ce résultat est assez décevant», admet l’un d’eux. Alors que les cotations se multiplient actuellement dans la zone euro, un effet d’essoufflement commencerait à se faire ressentir. «Lorsque nous avons effectué le roadshow relatif à l’introduction d’Elior, 26 autres opérations de ce type étaient en cours en Europe, témoigne Gilles Colombin, managing director chez HSBC, qui a opéré comme coordinateur global. Tandis que les investisseurs ont profité de la reprise du marché des introductions pour souscrire à de nombreuses cotations, ils disposent de moins de liquidités. Ils se montrent donc plus exigeants sur les prix.»